FOOTBALLComment l'OL a encore joué les Dr Jekyll et Mr Hyde dans un gros match

OL-AS Roma: Comment Lyon a une nouvelle fois joué les Dr Jekyll et Mr Hyde dans un gros match

FOOTBALLLa victoire « à réaction », jeudi contre les Romains (4-2), a curieusement rappelé la dernière réception du PSG et le double affrontement face à la Juventus…
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

«Les joueurs ont fait un match époustouflant, en particulier en deuxième mi-temps. » Oui, en particulier, c’est le moins qu’on puisse dire, M. Aulas. Car l’OL a comme trop souvent cette saison démarré son choc de Ligue Europa à l’envers, jeudi contre l’AS Roma (4-2). Le but rapide de Mouctar Diakhaby, quasi tombé du ciel après un coup franc de Mathieu Valbuena dévié par Rafael (1-0, 8e), était clairement un trompe l’œil.

Dominés dans les duels mais surtout dans la justesse technique, les partenaires de Maxime Gonalons ont d’emblée subi le rythme de la Roma, proche de jeter un froid dans le Parc OL dans les dix premières minutes, par Nainggolan (5e) puis Salah (7e). Ce n’était que partie remise au vu de la fébrilité et de la désorganisation totale du 4-2-3-1 lyonnais, sanctionné par Salah (1-1, 20e... ouch la glissade de Diakhaby) et Fazio (1-2, 33e).

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« Nous n’étions pas bien organisés tactiquement »

« En première mi-temps, nous étions craintifs car il y a de très grands joueurs en face, reconnaît Alexandre Lacazette. On savait qu’en continuant comme ça, on allait en prendre quatre. » « Nous n’étions pas bien organisés tactiquement et on ne voyait pas trop la balle », confirme son coéquipier Corentin Tolisso. A l’image des deux hommes forts de l’OL, l’équipe s’est comme par enchantement métamorphosée après le repos.

Un peu comme contre le PSG en novembre, où Lyon n’affichait que 35 % de possession de balle et un seul tir à la mi-temps, avant de se réveiller grâce aux entrées en jeu de Nabil Fekir et surtout de Mathieu Valbuena (de 0-1 à 1-2). La double confrontation en Ligue des champions contre la Juventus (0-1 ; 1-1) avait également laissé cette impression d’attentisme total, avant d’enfin oser se lâcher face à un adversaire supérieur et sans doute trop respecté.

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« On revient parce qu’on n’a plus rien à perdre »

Le constat d’une nouvelle réaction collective, immédiatement payée avec une (superbe) égalisation de Corentin Tolisso (2-2, 47e), peut s’expliquer de différentes manières.

Du pressing, enfin. Dès le coup d’envoi de la deuxième période, les Lyonnais ont montré qu’ils étaient prêts à étouffer cette équipe italienne si à l’aise quand on la laisse construire le jeu. « On a joué beaucoup plus haut, confirme Bruno Genesio. On a remonté notre bloc d’une quinzaine de mètres. Ça nous a permis d’apporter davantage de soutien à Alex. » Esseulé en première période comme dimanche à Bordeaux (1-1), Alexandre Lacazette a peut-être signé dans la foulée la meilleure mi-temps de sa carrière sous le maillot lyonnais. CQFD.

La force du désespoir. « En deuxième période, on revient parce qu’on n’a plus rien à perdre. » Alexandre Lacazette a émis une hypothèse qui se tient parfaitement. Quasiment comme contre le PSG, l’OL était tellement en dessous de son adversaire pendant 45 minutes que toute idée de calcul n’avait plus de sens.

En mode : quitte à dégager de la Ligue Europa dès le 8e de finale aller, autant tenter de mettre du panache pour (enfin) prendre du plaisir, joueurs comme supporters. « A la mi-temps, on pensait que ce serait quasiment impossible de se qualifier », reconnaît d’ailleurs Jean-Michel Aulas. Et à 23 heures, il pouvait presque envisager mettre une option sur sa soirée du 24 mai.

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Les cadres ont pris les choses en main. Anthony Lopes évoque « un énorme sursaut d’orgueil à la mi-temps ». « Il n’y a pas que le talent qui compte dans le football, poursuit Mathieu Valbuena. On a montré beaucoup de détermination. On a déjà eu assez de regrets cette saison donc on ne voulait pas en avoir ce soir. » Les patrons de cette équipe ont montré la voie à suivre, à savoir Corentin Tolisso, Alexandre Lacazette, Mathieu Valbuena mais aussi Nabil Fekir, retrouvé au vu de sa remarquable entrée en jeu à 20 minutes de la fin.

« Les joueurs avec plus de vécu ont essayé de tenir l’équipe à bout de bras », indique le gardien de but lyonnais. Son président, qui remarque lui aussi que « les cadres se sont rebellés », a usé d’une petite astuce en descendant dans le vestiaire à la pause. « Je leur ai demandé combien d’entre eux auraient une chance de rejouer la Roma dans leur carrière, confie JMA. Peut-être pas tant que ça, donc il fallait tout donner. » Le message est drôlement bien passé.