UNIVERSITÉLa Manche à la nage: L'étonnant projet scientifique d'un étudiant lyonnais

Lyon: Le projet étudiant de traversée de la Manche à la nage a besoin de vous

UNIVERSITÉUn appel à financement participatif a été lancé pour l'étude scientifique d'une traversée de la Manche à la nage, que veut réaliser un étudiant lyonnais...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Les universités lyonnaises ne forment pas seulement des têtes bien faites. Un étudiant de l’Insa Lyon, nageur de haut-niveau, a fédéré tout une équipe autour d’un drôle de projet : traverser la Manche à la nage, tout en servant de support à une étude scientifique.

La traversée de Pierre-Julian Pourantru est prévue entre le 30 juin et le 8 juillet, mais l’étudiant de 22 ans s’y prépare depuis le mois de septembre. Et il n’est pas seul. L’appel à financement participatif, publié sur le site de crowdfunding de l’université de Lyon (FundbyU), a déjà récolté plus de 2.360 euros sur les 5.400 espérés.

Surtout, afin que son exploit alimente la connaissance scientifique, Pierre-Julian Pourantru s’est adossé au laboratoire interuniversitaire de biologie de la motricité (LIBM) de Lyon. « Nous avons découvert un projet bien abouti, pas du tout farfelu », se souvient Karine Monteil, enseignante-chercheuse au LIBM.

Suivi des constantes corporelles

De fait, en plus du maillot de bain réglementaire, le nageur a prévu d’ajouter quelques capteurs qui permettront de suivre ses constantes vitales, et d’analyser ses performances. Les partenaires associés au projet ont déjà apporté, indique-t-il, l’équivalent de 10.000 euros environ, sur un coût total estimé à 20.000 euros.

Une entreprise, BodyCap, fournit, par exemple, un capteur de température interne qu’il suffit d’avaler comme un cachet pour suivre ce paramètre en continu. « L’hypothermie fait partie des trois principales causes d’abandon dans la traversée de la Manche à la nage, rappelle Karine Monteil, avec la fatigue et, plus surprenant, les méduses ».

Un autre étudiant Lyonnais, Rémi Poupelloz, suit de près les paramètres mesurés sur Pierre-Julian Pourantru, dans le cadre de son année de master-1 au sein du LIBM. Le but : en tirer des enseignements sur la régulation de température du corps, mais aussi sur la performance du sportif. « Je n’ai retrouvé qu’une seule étude en eau libre dans le domaine de l’ultraendurance », confie l’étudiant-chercheur.

Une vingtaine de personnes impliquées au total

« Les deux étudiants ne se connaissaient pas au départ, mais ils fonctionnent très bien ensemble », se félicite encore Karine Monteil. Cela vaut mieux, car Pierre-Julian Pourantru évalue à 20 heures par semaines le temps passé sur ce projet.

« Entre les entraînements en bassin ou dans la mer, les bains d’eau froide, ou les tests techniques, je suis aidé par une vingtaine de personnes au total », précise le sportif.