Grippe mortelle dans une maison de retraite: L'enquête pointe un trop faible taux de vaccination
SANTE•72 résidents sur 102 avaient contracté la grippe, dont 13 qui sont décédés...20 Minutes avec AFP
Les résultats de l’enquête sont désormais connus. Un mois et demi après l’épisode de grippe qui avait foudroyé 13 personnes dans une même maison de retraite à Lyon, en l’espace de deux semaines, L’inspection générale des affaires sociales (Igas) a livré ses conclusions. Elle pointe clairement « l’insuffisance patente du taux de vaccination ».
En résumé, les résidents de l’Ehpad Korian Berthelot n’auraient pas été assez nombreux à recevoir le vaccin. Rappelons que 72 pensionnaires sur 102 avaient attrapé la grippe pendant cette période.
40 % des résidents vaccinés
« Pour les résidents, le taux de vaccination ne dépasse pas 40,2 % » au sein de l’Ehpad selon les derniers chiffres fournis par la direction régionale du groupe « contre en moyenne 82 % dans les Ehpad de la région en 2015-2016 », rapporte l’Igas dans son rapport publié lundi.
Les raisons pointées dans le rapport : « Un défaut de stratégie et de pilotage interne de la campagne de vaccination ». En résumé, les mêmes consignes n’étaient pas forcément appliquées à tous les étages, la campagne a tardé à se mettre en place et le personnel n’aurait pas assez insisté « pour convaincre les résidents et leurs proches de l’intérêt de la vaccination ».
Des recommandations
Dans ses conclusions, l’institution relève toutefois que 65 % des personnes vaccinées en temps utile ont été touchées par la grippe. D’ailleurs, six des 13 personnes décédées étaient vaccinées.
Par ailleurs, note l’Igas, « l’établissement prenait des précautions pour limiter les risques de contamination » (lavage des mains, sensibilisation du personnel aux mesures d’hygiène) et elles ont été renforcées dès le début de l’épidémie.
« Seuls l’assouplissement des mesures autour du jour de Noël et le défaut de vaccination des professionnels (38 %) et des résidents peuvent être incriminés pour expliquer la difficile maîtrise de cette épidémie », avance le rapport.
L’Igas recommande à l’établissement de se doter d’une « procédure et de suivi épidémiologique précis » (avec âge, statut vaccinal…) et de faire de la campagne de vaccination un « élément prioritaire de la mission du médecin coordonnateur ».