Lyon: La circulation alternée est-elle efficace?
POLLUTION•Le dispositif, qui est reconduit ce mercredi à Lyon et Villeurbanne, aurait permis de diminuer le trafic de seulement 4% ...Caroline Girardon
L’agglomération lyonnaise tousse toujours autant. La préfecture a décidé de reconduire ce mercredi la circulation alternée sur Lyon et Villeurbanne. « Depuis samedi, le relevé de situation fait apparaître des taux supérieurs à 100 μg/m3 », justifie-t-elle dans un communiqué.
Et la situation ne va pas s’améliorer dans les jours à venir. « Pour l’instant, les prévisions ne sont pas bonnes. Au moins jusqu’à jeudi », confirme Linda Maupetit, référente d’Atmo pour l’Isère, l’Ain et le Rhône.
4 % du trafic en moins
Reste à savoir si le dispositif actuel s’avère efficace. « La circulation alternée a permis de réduire de 4 % le trafic automobile lundi et de 3,5 % mardi matin », observe la Métropole de Lyon.
Ce qui s’est traduit par 15 % d’embouteillages en moins lundi et 13 % mardi à la mi-journée. Pour autant, il est encore difficile de mesurer l’impact réel dans l’atmosphère.
« Résultat modeste »
« Le résultat est modeste », avance la Métropole qui ne dispose pas encore de relevés précis. « Actuellement 72 % du parc automobile est autorisé à rouler. Dans les 30 % restant, beaucoup ont des dérogations comme les professionnels de santé ou les transports. Au final, l’interdiction de circuler ne concerne que 15 % des automobilistes… qui ne la respectent pas forcément », indique une source proche du dossier.
Lundi, les forces de police ont arrêté 104 véhicules en infraction, dressant 29 procès-verbaux. Mais combien, ne jouant pas le jeu, sont passés à travers les mailles du filet ? « Pour le moment, il s’agit de faire preuve de pédagogie », répond la Préfecture.
Evincer les véhicules les plus polluants
Si la circulation alternée, couplée au système de vignettes antipollution, est loin d’être respectée et de diviser le trafic par deux, elle a au moins l’avantage d’avoir des effets immédiats sur le niveau de pollution, selon Linda Maupetit.
« Cela permet de s’assurer que les véhicules les plus polluants ne circulent pas. Ensuite, le fait de rouler remet en suspension les particules polluantes qui étaient sur le sol. Moins il y a de mouvements de voitures, mieux c’est », explique-t-elle, précisant toutefois que « 40 % à 50 % des émissions de particules en période de grand froid proviennent non pas du trafic routier, mais des chauffages à bois ».