EXCLUSIFSondage: Quelle vision les Français ont-ils de la montagne?

Sondage: Quelle vision les Français ont-ils de la montagne?

EXCLUSIF« 20 Minutes » vous dévoile les résultats d’une enquête réalisée à l’initiative de l’Association nationale des maires de montagne…
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

Elle ravit les amateurs de ski et de randonnée, attire les passionnés de grands espaces et inspire les peintres et photographes depuis des siècles. Mais au quotidien, en dehors des séjours touristiques et de toute considération artistique, que pensent réellement les Français de la montagne ?

Quelques semaines après l’adoption de la loi Montagne, qui réactualise celle de 1985 et vise à améliorer la vie de 10 millions de montagnards, l’Association nationale des élus de Montagne (ANEM), associée à l’écriture du texte, a souhaité sonder la population sur ce sujet.

20 Minutes vous livre en exclusivité ce qu’il faut retenir de cette enquête réalisée par Ifop fin novembre auprès de 2000 personnes de 18 ans et plus.

Un cadre de vie sain et joli

Lorsqu’on leur demande d’évoquer librement ce que leur inspire la montagne, les Français expriment une vision positive, liée dans 60 % des cas à l’environnement. Un tiers d’entre eux associent ainsi la vie au milieu des sommets au grand air, 20 % à une vie saine, 13 % à la nature et aux beaux paysages et 10 % à la liberté. Au-delà de cette vision de carte postale, 9 % des personnes interrogées citent toutefois la rudesse du climat, l’isolement et la désertification lorsqu’il s’agit d’imaginer la vie à la montagne.

Infographie illustrant la perception des Français sur la montagne. Un sondage réalisé par Ifop pour l'ANEM.
Infographie illustrant la perception des Français sur la montagne. Un sondage réalisé par Ifop pour l'ANEM. - Ifop

Un atout pour le pays insuffisamment valorisé

Cela ne manquera pas de faire réfléchir les pouvoirs publics. Si les Français ont une image positive de la montagne, et estiment, dans 90 % des cas, que ces territoires sont un véritable atout pour la France, ils ne sont pas dupes pour autant. Près de trois quarts des sondés estiment en effet que les difficultés des habitants des zones montagnardes sont sous-estimées par les Français. Plus de 70 % notent également que ces territoires, pourtant à fort potentiel économique et agricole, ne sont pas assez valorisés.

Des conditions de vie moins bonnes qu’ailleurs

Entre passer ses vacances à la montagne et y vivre, il y a un écart important qui ne semble pas échapper aux Français. Globalement, 45 % des sondés pensent que les conditions de vie à la montagne sont moins bonnes qu’ailleurs. Si la qualité de vie et de l’environnement semblent les faire rêver (84 %), ils sont nombreux à penser que sur de nombreux aspects, le quotidien y est moins facile.

Plus des trois quarts des Français considèrent que l’accès aux soins et aux services publics est moins bon qu’ailleurs, 65 % qu’en termes d’emplois et d’activité économiques, les habitants de la montagne sont moins favorisés. Plus de quatre Français sur 10 pensent également que la vie est moins bonne à la montagne en termes de scolarité et de coût de la vie.

Infographie illustrant la vision des Français sur les conditions de vie dans les secteurs montagnards.
Infographie illustrant la vision des Français sur les conditions de vie dans les secteurs montagnards.  - Ifop

Une nouvelle loi peu connue

La nouvelle loi montagne qui a animé les débats parlementaires l’an passé n’a pas marqué les esprits. La moitié des personnes interrogées indiquent ainsi qu’ils n’en savent pas assez sur ce texte pour pouvoir se prononcer sur son impact sur la vie dans les territoires montagnards. Ceux qui semblent plus au fait de l’actualité ne paraissent pas très optimistes. Environ un quart seulement des sondés pensent que la nouvelle loi permettra d’améliorer durablement le quotidien des habitants (école, accès aux soins, coût de la vie).

Ces résultats sont sans doute à rapprocher de la vision tout aussi mitigée des Français sur l’action des pouvoirs publics dans les secteurs de montagne. 55 % d’entre eux considèrent que les élus s’appliquent bien pour préserver l’environnement et le cadre de vie, mais 65 % jugent leurs actions insuffisantes pour développer ces territoires.