Après des années de galère et des nuits passées en squat, Dung Dinh a fini par sortir de la marginalité et trouver sa voie professionnelle. Une chance que ce Lyonnais mesure, conscient que pour bon nombre de gens comme lui, au parcours de vie atypique, la reconstruction sera bien plus longue.

Pour les aider à retrouver le chemin de l’emploi, première étape indispensable pour reprendre pied dans la société, ce jeune homme de 30 ans travaille sur un projet de laboratoire d’insertion innovant, baptisé Go Elan. Une idée sélectionnée pour la finale de la Social Cup, coupe de France de l’entreprenariat social étudiant organisée par la Banque postale, Kiss Kiss Bank Bank et Make Sense, prévue le 25 janvier à Paris.

Un programme d’un an pour retourner à l’emploi

« Ce projet s’adresse à des personnes en situation d’exclusion et précarité financière qui n’arrivent pas à être autonomes », explique le Lyonnais, aujourd’hui auto-entrepreneur dans le domaine du marketing. Le programme Go Elan vise donc tous les publics dont les parcours de vie les ont éloignés de l’emploi, notamment des jeunes en rupture familiale ou en décrochage scolaire, les personnes malades ou handicapées, les sans-abri.

« Je me suis rendu compte en discutant avec les jeunes dans les squats, que beaucoup d’entre eux, en rupture avec leur famille, ne trouvent pas de solution pour s’en sortir. La famille sert de base, sans cela c’est beaucoup plus compliqué. Sans logement, ils ne trouvent pas d’emploi, et sans travail ils ne peuvent pas accéder au logement. C’est un cercle vicieux », explique Dung Dinh.

Retrouver la confiance en soi avec l’aide de professionnels

Pour mettre un terme à cette spirale infernale, le Lyonnais souhaite proposer un programme d’un an pour aider les grands exclus à retrouver de la confiance en soi, du lien social puis à établir à un projet professionnel afin de retourner à l’emploi. Leur accompagnement sera confié à des coaches et des psychologues. « Dans les structures existantes, la dimension psychologique est très peu abordée. Alors que la confiance en soi est essentielle pour s’en sortir », ajoute le trentenaire.

Un second programme baptisé Elan, imaginé comme un cabinet de recrutement, sera destiné à révéler les talents de ceux qui ne parviennent pas à trouver un emploi pour de multiples raisons. « J’ai par exemple rencontré une jeune fille diplômée de philo. Elle a souhaité se réorienter mais ne parvient pas à trouver de travail dans un autre domaine », ajoute Dung Dinh. Pour ce type de cas, Go Elan aura en charge de valoriser d’autres compétences pour permettre à la personne suivie, en lien avec des entreprises partenaires, de trouver sa voie et de décrocher un emploi.

Si le 25 janvier prochain son projet séduit lors de la grande battle finale à Paris et s’attire les votes des twittos invités à désigner leur lauréat le même jour, le Lyonnais bénéficiera d’un accompagnement et d’une aide financière pour donner vie à Go Elan.