VIDEO. OL-Séville: Ils ont remporté des matchs couperets d'anthologie à Lyon, voici leurs tuyaux
FOOTBALL•Bruges 2001, Lens 2002, Celtic Glasgow 2003, Monaco 2016… Avant Séville 2016 ce mercredi (20h45)…Jérémy Laugier
L’OL n’a pas toujours réussi à renverser des montagnes à domicile. La claque (0-3) lors de la demi-finale retour de Ligue des champions face au Bayern Munich en 2010 (ah, ce fameux triplé d’Olic…) en est la trace la plus éclatante. Mais depuis 15 ans, les Lyonnais ont su négocier au mieux quatre tournants dans leur antre. Voici avec des témoins le mode d’emploi pour remporter ces rencontres « à la vie, à la mort ».
OL-Bruges, le 6 décembre 2001 (succès 3-0 en 16e de finale retour de Coupe UEFA après une défaite 1-4 à l’aller)
Avec Jean-Marc Chanelet (latéral droit de l’OL ce soir-là)
- Comment avait-il vécu cet exploit ?
« Je me rappelle très bien de notre défaite 1-4 à l’aller contre une équipe qui n’était quand même pas exceptionnelle. Le retour en avion avait été assez tendu. Avant ce match retour à Gerland, notre idée était de laver l’affront et de sortir la tête haute en gagnant le match. On ne pensait pas réellement à la qualification. Mais après moins de 25 minutes, on menait déjà 2-0 donc on était bien obligé d’y croire. Le public nous a poussés de manière magistrale. A 2-0 à la mi-temps, on se disait que ça allait passer. Et finalement, on a eu droit à un scénario hitchcockien avec le troisième but de "Sonnygol" [Anderson] à la 93e. Tout ça pour enchaîner avec une déconfiture (1-1 ; 1-4) face au Slovan Liberec (République tchèque)… »
- Croit-il en la qualification lyonnaise ce mercredi face à Séville ?
« Il y a un but de moins à mettre que nous à l’époque. Une bonne entame de match est capitale. Il faut d’emblée montrer que tu as l’ascendant. Avec un but rapide, le stade s’enflammera et les Sévillans joueront avec les pieds qui trembleront un peu. Ce n’est pas dans la nature espagnole de fermer le jeu donc je pense qu’il y a la place face à cette équipe. Après, la différence, c’est qu’on avait Sonny qui pouvait toujours être décisif. Marquer l’histoire du club passera par ce type de matchs pour Lacazette. Mais j’y crois car il y a parfois des choses un peu irrationnelles dans le foot. »
OL-Lens, le 4 mai 2002 (succès 3-1 pour être champion après avoir compté 6 points de retard à 5 journées de la fin)
Avec David Linares (milieu de terrain de l’OL ce soir-là)
- Comment avait-il vécu cet exploit ?
« On avait conscience qu’il y avait la possibilité de réaliser quelque chose d’unique et d’historique. Nous n’avions pas en tête un éventuel échec. C’était comme se rendre à un mariage : on savait qu’il y avait beaucoup de préparation en amont mais nous étions persuadés que ça se passerait bien le moment venu. Ça faisait de longues années qu’on attendait d’être sacrés et pour moi, c’était devenu inexorable avec cette finale du championnat contre Lens. C’était alors le Gerland des premières grosses émotions et on s’est laissé porter, surtout après le premier but rapide de Sidney Govou (8e). »
- Croit-il en la qualification lyonnaise ce mercredi face à Séville ?
« Oui, surtout car l’OL a historiquement envie d’aller de l’avant. Inscrire deux buts de plus que Séville, ce n’est pas insurmontable selon moi. Cette équipe lyonnaise a connu des hauts et des bas mais elle est encore vivante. Ce type de match couperet peut déclencher quelque chose. Une telle aventure a toujours galvanisé des groupes. Il y aura tout un environnement à maîtriser. Si c’est le cas, le public peut être un atout et il faudra savoir s’en servir. »
OL-Celtic Glasgow, le 10 décembre 2003 (succès 3-2 dans ce dernier match de poule de Ligue des champions synonyme de 8e de finale)
Avec Sidney Govou (attaquant de l’OL ce soir-là)
- Comment avait-il vécu cet exploit ?
« Cette qualification ne s’était jouée à rien du tout. A cette époque, on commençait à exister au niveau européen donc on sentait une crainte chez l’adversaire. On avait la pression ce soir-là à Gerland mais on était assez mûrs pour ne pas paniquer après les deux égalisations du Celtic [Juninho avait délivré l’OL sur penalty dans les arrêts de jeu]. »
- Croit-il en la qualification lyonnaise ce mercredi face à Séville ?
« Ça va être dur mais pourquoi pas. Jouer à domicile est une chance énorme quand vous êtes obligés d’emballer le match. Ce qui est sûr, c’est que cette équipe est plus douée que nous ne l’étions lorsque nous avions été champions pour la première fois en 2002. Mais par contre, je nous trouvais plus forts mentalement. Et pour remonter deux buts à Séville, il va falloir que les Lyonnais soient présents à ce niveau-là aussi. »
OL-Monaco (6-1), le 7 mai 2016 (succès 6-1 pour se qualifier directement en Ligue des champions après avoir eu jusqu’à 9 points de retard sur l’ASM)
Avec Thierry Greco (abonné du virage sud lyonnais depuis plus de 30 ans)
- Comment avait-il vécu cet exploit ?
« Quand Monaco comptait 9 points de plus que nous, on se disait que ce retard était irrécupérable. Puis on a peu à peu senti qu’on pourrait arriver à une finale pour la deuxième place contre l’ASM. Quand il y a un tel sommet, je ne pense qu’à ça pendant toute la semaine. Arrivé le jour J, il y avait une atmosphère particulière au Parc OL. Joueurs et supporters ont répondu présent au même moment. Je l’ai un peu vécu comme le Lyon-Lens de 2002 : on revenait de loin et on a assez vite fait le boulot [4-0 après 35 minutes]. C’en était même très étonnant. »
- Croit-il en la qualification lyonnaise ce mercredi face à Séville ?
« Honnêtement, je ne suis pas du tout confiant. L’OL est capable du meilleur comme du pire en ce moment. La dynamique était bien meilleure avant d’affronter Monaco la saison passée. Et comme Séville me semble un niveau au-dessus avec ses trois Ligue Europa de suite, l’exploit serait supérieur. »