ASSE-OM: Bafé Gomis va «se faire siffler comme jamais» dans le Chaudron... puis au Parc OL?
FOOTBALL•L’attaquant marseillais doit s’attendre à des retrouvailles mouvementées avec le public stéphanois, ce mercredi (19 heures)…Jérémy Laugier
«Dans le ciel de Geoffroy-Guichard scintille une nouvelle star, Bafé, Bafé, Bafétimbi Gomis. » Huit ans après avoir eu droit à sa (méconnue) chanson à Saint-Etienne, l’attaquant va vivre un retour nettement plus frileux dans le Chaudron, ce mercredi (19 heures) sous le maillot marseillais.
Formé au club, auteur de trois saisons réussies avec 36 buts inscrits en L1 entre 2006 et 2009, Bafétimbi Gomis est même devenu en mai 2008 le premier Stéphanois sélectionné en équipe de France depuis 1995 (Laurent Blanc). Ce fameux doublé pour sa première cape en bleu à Grenoble contre l’Equateur (2-0), tout ça, tout ça… Oui, mais depuis, il a quasiment tout fait à l’envers vis-à-vis du peuple vert.
Des supporters lui jetaient des cartons de pizzas ou de McDo !
Il avait déjà eu quelques sérieux creux dans le Forez, liés pour beaucoup à un surpoids lui valant le surnom de « Gromis » et des anecdotes assez cocasses. « Quand tu as 22 ans et qu’à l’entraînement à Saint-Étienne, certains supporters te jettent des cartons de pizzas ou de McDo, ou que les dirigeants reportent sur tes épaules le mauvais début de saison, ça endurcit », révélait l’intéressé en 2011.
C’est surtout la fin de son idylle avec son club formateur qui a tout gâché. « Il est allé au clash avec la direction du club, rappelle le site de supporters En Vert et contre tous. Ce qui aurait pu être une belle histoire en le voyant partir chez un cador à l’étranger a été vu comme une trahison. » Car Gomis a rejoint le voisin lyonnais (de 2009 à 2014), avec lequel il n’a pas hésité à fêter ses buts à Geoffroy-Guichard dans trois derbys remportés par l’OL. En fera-t-il de même cette saison avec un autre rival historique de l’ASSE ?
a« Il mange à tous les râteliers »
« Le voir refaire la célébration de la panthère [geste popularisé à Sainté par le Brésilien Alex, en hommage à «la panthère» historique du club Salif Keita] avec l’OM a ranimé les vieilles rancœurs, y compris chez des supporters plus indulgents comme moi », indique le twittos stéphanois Roland Gromerdier. Mais plus que ses choix de carrière, c’est sa communication qui dérange surtout les fans de l’ASSE, mais aussi de l’OL.
a« Avec lui, tout le monde est beau, tout le monde a le meilleur public, tout le monde est dans son cœur. Il mange à tous les râteliers, peste En Vert et contre tous. Il est évident qu’il va se faire siffler comme il ne l’a jamais été. » Avant de vivre pareille mésaventure en janvier au Parc OL ?
Gomis a poussé l’OL à se séparer d’Anthony Martial
« En général, je ne siffle jamais un ancien joueur lyonnais. Mais là, je vais faire une exception. Je n’ai pas du tout aimé la façon dont Bafé est parti libre de l’OL [pour s’engager à Swansea en juin 2014]. Il s’est bien fichu de nous », indique Thierry Greco, abonné à Décines. Le principal regret des supporters lyonnais remonte à l’été précédent. Bafétimbi Gomis refuse alors à un an de la fin de son contrat un transfert… à Swansea. Afin de présenter des comptes respectables avant la fin de son exercice 2012-2013, l’OL se résout à vendre Anthony Martial (alors âgé de 17 ans) à Monaco pour 5 millions d’euros (et un important bonus à la revente).
aLe tout en précisant bien dans un communiqué que ce transfert a été réalisé « à défaut d’avoir pu finaliser avant le 30 juin une opération avec un des joueurs pressentis pour partir, notamment Bafétimbi Gomis ». D’où l’amertume du public lyonnais au sujet d’un joueur recruté pour 15 millions d’euros en 2009. « C’est pourquoi pour une fois, je serai solidaire des Stéphanois », annonce Thierry Greco. Et si le plus grand exploit du néo-Marseillais était là : avoir réussi à mettre d’accord OL et ASSE…