Lyon: Chassés de leur «spot», les skateurs lancent une pétition
POLEMIQUE•La mairie de Lyon, qui lance des travaux de rénovation sur la place Louis Pradel, a reçu ce lundi les représentants du collectif...C.G. avec AFP
Depuis quelques jours, la colère monte. Et si « HDV » allait tout simplement disparaître ? « HDV », dans le jargon des skateurs, signifie Hôtel de Ville, un spot de renommée mondiale, vous expliqueront-ils.
Problème, la mairie de Lyon a décidé de rénover une partie du centre-ville, notamment la place Louis Pradel, où les riders usent leurs planches depuis 30 ans. Pour que les travaux, qui débuteront en 2017, se déroulent sans encombre, elle a entrepris de les chasser, en insérant des dispositifs antiskates. Un choix assumé.
« Etat dégradé »
« La place est aujourd’hui dans un état dégradé qui ne permet pas ni d’assurer la sécurité des usagers, ni de lui offrir la qualité d’usage qu’elle mérite », insiste la municipalité. Ce que reconnaissent les skateurs. Conscients que la place est abîmée, ils réfutent néanmoins l’idée de devoir stopper leur activité une fois les travaux finis et ont lancé une pétition en ligne pour sauver le « spot ».
« Où est l’urgence ? En 30 ans de fréquentation par les skateurs, il n’y a eu aucun incident », s’exclame Jérémie Daclin, ancien champion de France de la discipline. « Nous ne sommes pas des ados attardés », réagit Fred Montagne, réputé pour ses photos et vidéos de skate.
« Sport adulte »
« Il s’agit d’un sport adulte qui sera aux JO en 2020 », poursuit-il précisant que trois marques de skate de renom international sont nées à Lyon. Sans compter le nombre de pros venus tester leurs planches sur la place. Bref, le skate c’est aussi une histoire de patrimoine, selon les adeptes.
« Des villes comme Malmö, Melbourne ou Innsbrück ont fait en sorte d’adopter l’espace public au skate pour une cohabitation harmonieuse. Pourquoi pas Lyon ? », interroge Jérémie Daclin.
« Le skate sera toujours dans la rue »
« Toutes les propositions seront étudiées », promet Michel Le Faou, vice-président de la Métropole en charge de l’urbanisme qui a reçu une délégation ce lundi après-midi. « Elles pourront être intégrées au projet dans la mesure où elles ne rentreront pas en opposition avec les autres usages et permettront de garantir la pérennité des travaux réalisés », affirme l’élu ajoutant que les discussions vont se poursuivre.
aQuant à la possibilité d’aller rider du côté de Gerland, où le skatepark enregistre 20.000 entrées par an ? « C’est très bien mais on n’enfermera jamais les skateurs dans un lieu prédestiné à la pratique », répond Fred Montagne. « Le skate sera toujours dans la rue. C’est dans son ADN ».