Rhône: Écoles et collèges mobilisés pour les élèves toujours privés de toit malgré le froid
SOCIAL•Une centaine d'enfants et d'ados serait concernée dans la métropole...Elisa Frisullo
Les banderoles trônent toujours devant les établissements scolaires, en signe de mobilisation. Cette semaine, marquée par l’anniversaire de la signature de la convention internationale des droits de l’enfant, plusieurs écoles et collèges de la Métropole organisent, avec l’aide du collectif Jamais sans toit, diverses initiatives et rassemblements pour réclamer la mise à l’abri des élèves SDF. Malgré l’arrivée du froid et le déclenchement du plan hivernal dans le Rhône la semaine passée, une centaine d’enfants et ados dort toujours à la rue chaque soir, selon les associations.
Pour leur venir en aide, les enseignants du collège à Vaulx-en-Velin ouvrent depuis une semaine, à la nuit tombée, les portes d’une salle de l’établissement à trois familles sans domicile. « Ces couples avec huit enfants, âgés de 2 ans à 19 ans, dorment sur des matelas et repartent le matin pour libérer la salle », explique un prof de maths mobilisé.
Le 115 saturé
« C’est inconcevable de laisser des gamins dormir dehors. On attendait beaucoup du plan hivernal, mais ce qui nous inquiète c’est que les choses ont peu évolué après une semaine d’occupation », ajoute l’enseignant. Chaque soir, les familles de Vaulx font appel au 115. Chaque soir, elles doivent faire face à la même réponse négative en raison de la saturation du dispositif de l’hébergement d’urgence.
La semaine dernière, plusieurs familles sans toit de l’école Glibert-Dru, dans le 7e arrondissement , ont fini par être relogées après la mobilisation des parents d’élèves, des enseignants et des gens du quartier. Une situation qui a suscité de l’espoir dans les autres écoles concernées. Un espoir déçu.
« La préfecture a la possibilité de proposer des solutions comme elle l’a fait à Gilbert-Dru. A Vaulx-en-Velin, ces familles sont à la rue alors que rien que sur notre collège, il existe des logements de fonction d’enseignants vides qui pourraient les accueillir », ajoute le collectif d’Henri Barbusse, où jeudi soir, en lien avec les parents d’élèves, une soupe populaire est organisée pour mobiliser autour des familles SDF.
A l’école Jean-Pierre Veyet, dans le 7e arrondissement de Lyon, un goûter solidaire sera proposé ce même jour en soutien à onze familles sans abri. « Chaque soir, ce sont entre 20 et 30 enfants qui quittent l’école pour "rentrer" dans la rue alors que leurs petits camarades, nos enfants, retrouvent la chaleur de leur foyer », déplore le collectif, soucieux de voir ces élèves pris en charge par les autorités.
La FCPE en soutien
Dans le cadre de cette semaine d’actions, une collecte de nourriture est organisée mardi après la classe à l’école Grandclément à Vaulx-en-Velin, une soirée crêpes vendredi dès 16 heures à Jean Vilar à Vaulx et un goûter solidaire à 16 h 30 au collège Clemenceau à Lyon.
Des initiatives soutenues par la qui, par le biais d’un communiqué, s’est indignée ce lundi de ces situations « humainement intolérables ».
Contactée par 20 Minutes, la , évoquant « un coup de communication » de la part des collectifs, a indiqué que chacune de ces situations serait examinée : « L’idée est de mettre tout le monde à l’abri. Mais il faut savoir que nous n’avons pas connaissance de tous les cas, certaines familles viennent juste de se faire connaître. »
Si aucune place n’est disponible en hébergement d’urgence, ces personnes sans abri devraient être hébergées dans un premier temps à l’hôtel, comme ce fut le cas pour les familles de Gilbert-Dru.