JUSTICERelaxe requise pour un prof après la mort d’un élève dans une avalanche

La relaxe requise pour un enseignant après la mort de l'un de ses élèves dans une avalanche

JUSTICEL’adolescent avait été emporté par une avalanche lors d’une sortie de ski en randonnée, organisée par son établissement scolaire en janvier 2015…
Caroline Girardon

C.G. avec AFP

«On ne saura jamais véritablement ce qui a provoqué le déclenchement de l’avalanche. » Mardi, le procureur du tribunal correctionnel de a requis la relaxe à l’encontre d’un enseignant de 50 ans, professeur de sport et guide de haute montagne, poursuivi pour homicide involontaire.

Le 28 janvier 2015, l’homme qui officiait dans un lycée de la Drôme, avait emmené seize de ses élèves faire une sortie de ski de randonnée dans le massif du Vercors, au-dessus de la commune de Villard-de-Lans. Une sortie qui a viré au drame .

Pas de détecteur d’avalanche

Son corps, enseveli sous la neige, avait été retrouvé deux heures plus tard par les secouristes. Une polémique avait éclaté lors de l’enquête du fait que la victime ne portait pas de détecteur de victimes d’avalanche (DVA). Mais l’autopsie a révélé que le jeune sportif était mort dès les premières minutes à cause d’un choc au niveau du thorax avec un arbre emporté par la coulée : porter un DVA ne l’aurait pas sauvé.

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« Dévoué et compétent »

L’enjeu de l’audience était de savoir si l’enseignant avait commis une faute caractérisée dans le choix de la sortie et dans le non-respect de la distance de sécurité qui le séparait de son élève.

Contrairement à ses réquisitions de renvoi, le procureur Olivier Nagabbo a requis la relaxe pour cet enseignant « de très grande qualité », décrit par ses élèves et leurs parents de manière « unanime » – « et c’est rare » – pour son « dévouement et sa compétence ».

« Le risque zéro n’existe pas en montagne »

« Quatre jours par semaine pendant 20 ans, j’ai emmené des jeunes en montagne, je n’ai jamais eu d’accident », a sobrement raconté ce dernier, qui avait une « grande affinité avec Renaud », « quelqu’un d’affirmé » qui voulait embrasser le métier de guide.

Le père de la victime, biologiste et montagnard aguerri, a aussi insisté pour que le professeur « ne soit pas condamné » car le « risque zéro n’existe pas en montagne », mais a souhaité que « l’Éducation nationale soit portée responsable ».

A l’inverse, son ex-épouse et mère de Renaud, soutenue dans son action par ses deux autres fils, attend que soit reconnue sa responsabilité : « C’est insupportable quand on dit que l’accident est une fatalité », a fait valoir leur avocat Denis Dreyfus.

L’affaire a été mise en délibéré au 7 décembre.