Grenoble : Profil du père, efficacité de l’alerte… Le point sur l’enlèvement de Djenah
KIDNAPPING•Le père de l'enfant s'est rendu ce mercredi, quelques minutes après l'appel lancé par le procureur de la République...Caroline Girardon
Djenah, petite fille de quatre mois, kidnappée mardi matin par son père à , a été retrouvée saine et sauve. L’ , déclenchée le soir même par le procureur de la République, avait été prolongée ce mercredi matin pour permettre de retrouver l’enfant.
« Une procédure assez rare », selon le magistrat qui avait lancé un appel au fugitif, l’invitant à « se ressaisir ». Appel qui a été entendu. . 20 Minutes fait le point sur la situation.
Que s’est-il passé exactement ?
Les faits se sont produits mardi matin entre 10 h 30 et 11 h. Vanessa, la mère de l’enfant, séparée de son compagnon qui la battait régulièrement, est actuellement hébergée au foyer Rialto, spécialisé dans l’accueil de femmes victimes de violences conjugales.
« Elle était seule sur le balcon lorsqu’elle a vu arriver son ex-concubin. Il a escaladé le balcon pour pénétrer à l’intérieur du bâtiment », raconte Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République. La jeune femme est alors partie se cacher. L’homme, qui la poursuivait, est monté à l’étage, cassant à coups de pied la porte-fenêtre de l’appartement. La mère de famille a emmené ses deux enfants se réfugier dans le bureau de l’assistante sociale.
Déchaîné, le père l’a suivie et l’a frappée alors qu’elle s’était roulée en boule à terre. Il a également bousculé l’assistante sociale avant de s’emparer du bébé qui était dans son cosy.
Qui est le père de Djenah ?
Steeve Beni Y. Saad, âgé de 28 ans et sans domicile fixe, était déjà connu pour des faits de violences. Le 29 août, Vanessa, la mère de ses deux enfants, avait porté plainte le 29 août pour des violences.
L’homme était donc recherché pour être entendu. Mais n’ayant pas de domicile fixe, il n’a pu être localisé. La mère avait débuté des démarches judiciaires pour obtenir une ordonnance de protection. L’audience était prévue jeudi.
« Jusque-là, il n’a jamais manifesté de violences à l’égard de sa fille, ni proféré de menaces », précise Jean-Yves Coquillat.
Pourquoi l’alerte enlèvement a été déclenchée ?
Dans cette affaire, il ne s’agissait pas vraiment d' « enlèvement avéré », mais de « soustraction de mineurs par ascendant », selon le procureur de la République. Ce dernier a néanmoins estimé que les faits étaient suffisamment graves pour déclencher l’alerte.
« L’âge de l’enfant, 4 mois, est entré en compte dans l’analyse de la situation. Nous avons considéré que sa vie pouvait être en danger s’il ne recevait pas les soins nécessaires qu’il doit avoir à cet âge-là », argumente Jean-Yves Coquillat.
L’alerte a-t-elle été efficace ?
Si le premier message diffusé dès mardi soir sur les réseaux sociaux et par le biais des médias, n’a pas permis de retrouver l’enfant, les appels ont été nombreux. « Ce mercredi matin, le service chargé de recevoir les appels avait reçu 220 coups de téléphone et 50 mails. 18 ont été considérés comme des éléments exploitables », a dévoilé Jean-Yves Coquillat.
L’un des témoignages recueillis a permis de retrouver une personne qui a conduit le père dans Grenoble mardi soir. Cette personne a expliqué aux enquêteurs que Steeve Beni Y. Saad désirait emmener son enfant chez le pédiatre.
L’appel lancé ce mercredi matin par le procureur de la République de Grenoble, aurait semble-t-il convaincu l’homme de se rendre. Il a appelé les services de police depuis une cabine téléphonique d’Échirolles, .