OGC Nice: Pourquoi la révélation de la Ligue 1 Alassane Pléa laisse des regrets à l'OL
FOOTBALL•Auteur du premier triplé de sa carrière, dimanche à Metz (2-4), l’attaquant niçois de 23 ans (déjà 7 buts cette saison) n’a jamais vraiment eu sa chance en Ligue 1 avec l'OL, son club formateur…Jérémy Laugier
« a un potentiel extraordinaire. » L’entraîneur niçois Lucien Favre n’a pas caché son admiration pour son attaquant de 23 ans, auteur dimanche (2-4). Et ce trois jours après un autre but décisif en Ligue Europa à Salzbourg (0-1). Une période incroyable pour ce joueur méconnu (déjà 7 buts cette saison), loin de l’OL, son club formateur ayant subi 5 défaites lors des 6 derniers matchs.
Lyon avait réussi à le recruter en 2009 malgré la concurrence de sa ville natale, Lille, avant de le laisser se révéler sur la Côte d’Azur. « Je voulais voir jouer l’équipe des 17 ans de Wasquehal, qui avait de bons résultats au niveau national, raconte le responsable du recrutement des jeunes à l’OL . J’ai alors remarqué Alassane, qui était déjà assez complet. Il m’a tout de suite plu avec ses accélérations et son volume de jeu. »
« Il a toujours vraiment su où il voulait aller »
Même s’il a passé toute son enfance à Lille et que le LOSC s’est positionné suite aux sollicitations de l’OL, l’attaquant a choisi de quitter le Nord après trois jours d’essai à Lyon. « C’était un pari car il avait déjà 16 ans, il venait de loin, et nous avions plusieurs attaquants dans cette génération 93, confie son entraîneur en U17 . Mais nous avions eu un coup de cœur et on a vite été agréablement surpris par son investissement et son engagement. C’est quelqu’un qui a toujours vraiment su où il voulait aller. »
« Il faisait tomber les défenseurs en enchaînant les passements de jambes »
A Tola Vologe, les chevauchées de l’attaquant, alors plutôt utilisé dans un couloir, ne manquent pas d’impressionner. « Il était vraiment très fort, se souvient , d’un an son cadet au centre de formation de l’OL. La première fois que je l’ai vu jouer, lors d’un match amical face aux 17 ans nationaux de Bourg Péronnas, il faisait tomber les défenseurs en enchaînant les passements de jambes. Et puis surtout, Alassane en jeunes à Lyon, ça a toujours été une occase, un but. »
Pourquoi un tel potentiel, international U18, U19, U20, espoir et (contrat de trois ans) a-t-il donc vu son horizon bouché dans le Rhône ? Parmi les jeunes aux portes de l’équipe première, le club a plutôt misé sur d’autres profils en attaque. Outre les (devenus) indiscutables Lacazette et Fekir, on pense notamment à (né en 1993, transféré en 2015), Yassine Benzia (1994, parti en 2015) et Mohamed Yattara (1993, revenu au club en 2014-2015, quand Pléa est parti). Abondance de biens pourrait presque finir par nuire avec cette académie de l’OL, si fructueuse en talents offensifs.
Claude Puel saisit l’opportunité, comme pour Pied et Kolodziejczak
Car tout comme avant lui Loïc Rémy (2008) et (2013), un attaquant aux qualités reconnues par la plupart des formateurs du club est donc contraint de s’exiler après seulement 12 matchs avec les pros (un but contre Rijeka en 2013 en Ligue Europa). D’abord en prêt à Auxerre (de janvier à juin 2014, 3 buts en 15 matchs de L2) puis via (et un intéressement en cas de revente) à Nice.
Tiens, tiens, le même point de chute qu’une ribambelle d’anciens jeunes Lyonnais, entre Rémy, , Pied et Kolodziejczak. Derrière la plupart de ces jolis coups (sauf Rémy et Mounier) se trouve le même homme, à savoir Claude Puel, ancien coach de l’OL (de 2008 à 2011). Alassane Pléa préfère ne pas s’exprimer cette semaine sur cet envol impossible à Lyon au bout de cinq saisons (de 2009 à 2014). Tous ceux qui l’ont côtoyé dans les environs de Gerland sont en tout cas ravis de sa réussite actuelle (6 buts en 7 titularisations en L1 avec le leader du championnat).
Gérard Bonneau : « Je l’imagine un jour dans un grand club européen »
« On ne parle de lui que maintenant car il explose à Nice. Mais à Lyon, même s’il ne jouait pas en pointe mais sur un côté, c’était déjà un très bon joueur », assure son ancien coéquipier , désormais à Lorient. « En toute sincérité, j’ai été surpris de son départ car je lui trouvais un réel potentiel, reconnaît Gérard Bonneau. Je le voyais bien au niveau qu’il a actuellement à l’OGC Nice et je l’imagine même un jour dans un grand club européen. Malheureusement, sa post-formation n’est sans doute pas arrivée au bon moment chez nous. »
Un avis partagé par Sylvère Paillot : « Pour moi, il était clair à l’époque qu’il allait percer avec l’équipe première à Lyon. Dans l’effectif actuel, il aurait facilement du temps de jeu ». Sa présence aurait certainement permis à l’OL d’éviter (Mateta-Adebayor) en cas de blessure de Lacazette. Et surtout, le club lyonnais serait-il aujourd’hui 10e en Ligue 1 avec deux fois moins de points que le leader niçois s’il comptait encore ce « potentiel extraordinaire » dans ses rangs ?