Lyon: Il crée une galerie sur Internet pour populariser l’art et valoriser des artistes locaux
CULTURE•Onze peintres, vidéastes, photographes, céramistes sont exposés sur la galerie d'art virtuelle...Elisa Frisullo
Rendre l’art accessible à tous. Et pas seulement aux connaisseurs et aux amateurs au portefeuille bien fourni. Depuis cet été, a fait son apparition sur la toile. Cette galerie d’art virtuelle a été créée à Lyon par Nicolas Grousset, un passionné d’art de 33 ans. Pendant quelques années, cet auto-entrepreneur, diplômé d’une école d’arts et spécialisé aujourd’hui dans la gestion administrative, a fréquenté les galeries et évolué dans l’univers culturel.
« Mais j’avoue que je ne me sentais pas à ma place. Je me suis rendu compte, que même en étant amateur d’art, je n’étais pas toujours à l’aise en entrant dans une galerie », raconte le jeune homme, soucieux de favoriser l’accès de tous les publics au travail des artistes.
L’idée lui vient alors de créer une galerie virtuelle. L’option présente de multiples avantages. « Cela s’adresse à tout le monde et notamment à ceux qui n’osaient pas pousser la porte des galeries et cela permet de valoriser le travail d’artiste amateurs de la région lyonnaise émergents », explique le fondateur de la galerie, qui s’épargne aussi en se lançant sur le net un loyer, poste le plus important des galeristes.
Une expo par mois
Le site expose le travail de onze artistes, sélectionnés parmi 500 candidatures reçues par le jeune homme. « Pour être retenus, il fallait qu’ils n’aient pas été ou peu exposés en galerie, qu’ils adhèrent au projet. Et puis, je fonctionne au coup de cœur. Leur travail m’a touché », ajoute Nicolas. Photographies, peintures, dessins, graff, céramiques, une multitude d’œuvres d’art sont présentées sur la toile, à des prix variant entre 145 euros et plus de 1.000 euros.
Une fois par mois, l’un des artistes de la bande sera exposé dans un lieu différent. Le 1er octobre, ce sera au tour de un peintre plasticien d’aller à la rencontre du public à l’Espace Berthelot, dans le 7e arrondissement de Lyon, loué pour l’occasion.
« Se confronter au regard du public »
37 ans, peint depuis des années, avec le souci de partager son art avec le plus grand nombre. « Ceux qui vont aux vernissages sont ceux qui ont les moyens. Bien souvent, le reste de la population n’ose pas y aller. C’est dommage, on se retrouve avec cette barrière alors que l’art est vraiment pour tous », explique la peintre, qui n’a jamais réussi à se faire une place dans une galerie traditionnelle.
« J’étais frustrée de ne pas pouvoir y accéder. Il faut attendre que l’on vienne nous chercher. Cela ne se fait pas de demander à être exposée », poursuit Christinae, qui s’inspire notamment de Klint et Gaudi. « Pour un artiste, le plus important, c’est de pouvoir se confronter au regard des gens et pas seulement à une élite qui va décider si notre travail est bien ou non. »
En exposant sur cette peintre peut également proposer des prix plus bas que ceux pratiqués en galerie traditionnelle. « Les commissions sur les œuvres en galeries sont importantes et peuvent dépasser les 50 %, en raison des frais qu’elles ont. Nicolas prend une commission de 30 % ce qui nous permet de baisser nos tarifs ».