Le Dinamo Zagreb a beau avoir subi des petites raclées sympas ces dernières saisons, dont et un 5-0 à Munich, ce 7 décembre 2011 reste bien gravé dans son histoire en Ligue des champions. Ce soir-là, au terme d’une phase de poule désastreuse avec aucun point au compteur, malgré un honnête 0-1 contre le Real Madrid en ouverture, les Croates recevaient une équipe lyonnaise dont l’élimination ne faisait quasiment aucun doute. Incapable d’inscrire le moindre but face au Real (0-4, 0-2) et à l’Ajax Amsterdam (0-0, 0-0), l'OL attaque cette dernière journée de C1 à Zagreb avec un retard de trois points et sept buts sur son rival hollandais.

Pour couronner le tout, ouvre le score à la 40e minute (1-0). Lyon va alors entrer dans la quatrième dimension, comme l’improbable nombre de buts inscrits par Bafétimbi Gomis (45e, 48e, 52e, 70e). Seul Lyonnais encore titulaire ce mercredi (20 h 45) face au même adversaire, (47e) y va de son but tout comme Lisandro (64e) et Jimmy Briand (75e), concrétisant les rêves de qualification.

Pas moins de sept buts inscrits en trente minutes !

Soit sept buts inscrits en seulement trente minutes de jeu ! « C’était surréaliste de voir ça. On ne savait pas s’il fallait en rire ou en pleurer », confie Pavao Vrba, qui collabore sur le site de football croate . Pour lui, il s’agit tout simplement « du moment le plus honteux de l’histoire du Dinamo ». Cette défaite la plus large pour le club sur la scène européenne a vite été accompagnée en France . Le clin d’œil du défenseur croate Vida en direction de Gomis après le cinquième but a durant quelques jours initié la thèse du match truqué.

« Les médias croates ont eux aussi évoqué un possible arrangement. Personnellement, je ne peux pas affirmer que ce match contre Lyon était arrangé. Mais je ne serais pas surpris si quelqu’un présentait demain des éléments prouvant la tricherie », glisse à ce sujet Pavao Vrba.

« Beaucoup de choses étranges ont eu lieu au Dinamo depuis dix ans »

Journaliste croate pour plusieurs publications dont The Guardian, est un peu plus nuancé : « OK, il y a eu énormément de buts concédés en peu de temps. Mais il faut bien comprendre qu’à cette époque, les joueurs du Dinamo était vraiment naïfs sur le plan tactique. Contre un bon adversaire, ils avaient quasiment à chaque match une période de blackout. Croyez-moi, j’ai vu énormément de rencontres de leur part et il n'y avait pas besoin d'une affaire en coulisses pour qu'ils soient capables de jouer aussi mal que ce jour-là ».

Mais comme cet épisode est en plus intervenu durant la présidence du sulfureux , Aleksandar Holiga n’écarte aucune piste, cinq ans après : « Beaucoup de choses étranges ont eu lieu au Dinamo depuis dix ans donc ça ne me choquerait pas que quelque chose d’illégal se soit déroulé en marge de ce fameux match ». Les investigations lancées par l’UEFA et l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) n’ont détecté « aucune anomalie particulière ». A l’OL, la plus grosse polémique de cette saison 2011-2012 avec Rémi Garde à sa tête n’est pas tant cet invraisemblable succès 7-1 à Zagreb que la piteuse élimination dans la foulée en 8es de finale de Ligue des champions (0-1, 1-0, 4-3 aux tirs au but).