PORTRAITLyon: « Etre entrepreneur, c'est être sportif de haut niveau»

#Moijeune: «Etre entrepreneur, c'est être sportif de haut niveau», confie Raphaël Taieb

PORTRAITLe jeune homme de 29 ans, qui  a fondé le livrescolaire.fr, propose une nouvelle vision de l'entreprise...
Caroline Girardon

Caroline Girardon

«Etre entrepreneur, c’est être sportif de haut niveau », sourit Raphaël Taieb. Le jeune homme de 29 ans a fini par laisser tomber le cyclisme sur route, qu’il pratiquait à raison de 20 heures par semaine, pour se consacrer exclusivement à son entreprise : lelivrescolaire.fr. qui édite gratuitement des manuels scolaires sur Internet. Un autre challenge. Mais tout aussi exténuant. Car le diplômé d’HEC ne compte pas les heures passées au bureau.


Lorsqu’il a déménagé à Lyon, il ne recensait que sept salariés sous ses ordres. Deux ans plus tard, ils sont désormais 35. Un chiffre qui devrait encore augmenter puisque l’entreprise entend recruter une vingtaine de personnes d’ici la fin de l’année.

« J’ai eu envie très tôt de créer ma start-up », confie ce fils d’artisan qui a effectué sa scolarité dans un collège de ZEP en région parisienne avant de filer en prépa, dont il est sorti majeur de promo. « Je ne me voyais pas casé dans un bureau à la Défense ou dans une banque, je voulais créer quelque chose qui ait du sens », poursuit le jeune homme.

« A mes yeux, ce ne sont pas les politiques qui peuvent changer le monde, mais bien les entrepreneurs ». La clé de sa réussite ? Peut-être une philosophie différente. Dans l’entreprise, les salariés ont en moyenne 28 ans. Le jeune patron a cherché un équilibre entre les plus jeunes, sortant des écoles, et les plus expérimentés. Chacun se voit confier des responsabilités importantes, quel que soit son niveau.

Embauchée à l’issue de son stage il y a seulement un an et demi, Claire, 25 ans, a été surprise de son évolution : « Très vite, je me suis retrouvée à piloter le projet éditorial. Dans une autre société d’édition, on exigerait dix ans années d’expérience supplémentaires pour le même poste ».

« Ce sont plus que des salariés »

Le jeune entrepreneur fait aussi de sa relation avec ses collaborateurs, une priorité. « Tous les jeunes sont passionnés mais quand ils n’ont pas de reconnaissance, ils décrochent et ne s’investissent plus. Ici, je montre aux gens qu’ils sont dignes de confiance ». Tout le monde peut ainsi prendre des décisions.

La bonne ambiance est également l’un des maîtres mots de l’entreprise. « J’entretiens cela avec des rituels ». Comme des pique-niques à midi, des apéros le soir après le travail ou deux week-ends de détente par an. « Mes employés ne sont pas des potes mais ce sont plus que des salariés à mes yeux».

« Tous les jours, je prends la température, je les regarde dans les yeux et on discute beaucoup. J’essaie d’être à la hauteur et de ne pas passer pour le Grand Patron, car n'est pas ma vision de l'entrepreneuriat», explique Raphaël qui reste vigilant sur le recrutement. « J’ai pu voir une vingtaine de personnes pour un seul poste avant d’embaucher. Une personne qui a les compétences techniques mais pas le bon état d’esprit ne fera pas l’affaire ».