Poules pondeuses dans l'Ain: Après la vidéo choc, Matines stoppe son approvisionnement
AGROALIMENTAIRE•Suite à la polémique, la marque d’œufs a décidé de ne plus faire appel à cet éleveur de poules élevées en batterie…20 Minutes avec AFP
Les réactions ne se sont pas faites attendre. Suite aux images choquantes d’un élevage en batterie de poules de l’Ain diffusées mardi par l’association L214, la marque d’œufs Matines a annoncé qu’elle allait cesser de s’approvisionner au Gaec du Perrat.
« Nous avons pris la décision de stopper les approvisionnements venant de cet élevage. Il n’y a pas un œuf qui sera conditionné en provenance de cet éleveur » à partir d’aujourd’hui, a expliqué David Cassin, directeur qualité de l’entreprise.
Les œufs retirés des magasins
Des mesures de « retrait en magasin des œufs déjà commercialisés » vont également être prises, a-t-il précisé, sans être en mesure de détailler le nombre et l’emplacement des supermarchés concernés. La marque Matines appartient au groupe Avril, présidé par Xavier Beulin, patron du 1er syndicat agricole la FNSEA. L’entreprise, qui dispose d’une « politique d’approvisionnement extrêmement stricte », prend « très au sérieux » l’affaire, a souligné M. Cassin.
Un audit réalisé en novembre 2015 par la marque dans l’élevage mis en cause, près de Châlons-sur-Saône, avait « mis au jour un certain nombre de manquements, mais en aucun cas à la hauteur de ceux montrés dans la vidéo de L214 », a-t-il expliqué. Une « demande de plan d’action » avait été adressée à l’éleveur à la suite de cet audit.
Intermarché décide de ne plus vendre les oeufs Matines et Top Budget
Matines réalise une fois par an des audits chez ses fournisseurs en œufs, qui peuvent être complétés par des audits menés par les distributeurs. La marque vend 1,5 milliard d’œufs par an, soit 10 % de parts du marché français et alimentent notamment les distributeurs Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché et Super U. Mardi après-midi, Intermarché a décidé de ne plus vendre les oeufs des marques Matines et Top Budget en provenance de cet élevage et de les retirer de ses points de vente.
L’interprofession des œufs (CNPO) a « fermement condamné » les pratiques montrées dans la vidéo et demandé des contrôles des services vétérinaires de l’État, ainsi que des sanctions. L’interprofession se réserve « le droit de se porter partie civile dans le cadre d’une éventuelle action judiciaire ». En revanche, le CNPO « rejette l’amalgame et la généralisation savamment orchestrée par quelques militants végan » car selon lui ces images « ne reflètent en rien les pratiques des 700 éleveurs de la filière française ».