Musée des Tissus de Lyon: Le médiateur n'attend pas d'«Oncle d'Amérique»
CULTURE•Nommé pour trouver des solutions en vue de sauver le musée des tissus, Thierry Le Roy estime que le recours aux investisseurs privés est l'une des pistes les moins réalistes ...Caroline Girardon
Il devra présenter un premier rapport mi-juin. Thierry Le Roy, président du Centre national du costume de scène à Moulins, a été désigné en début de mois en tant que médiateur. A lui « d’identifier toutes les hypothèses pertinentes » pour sauver le musée des Tissus de Lyon. Car la survie de l’établissement qui a obtenu un sursis jusqu’à la fin de l’année, est loin d’être assurée.
« Nous avons là un musée qui est plutôt bien géré sur le plan financier », a-t-il relaté lundi lors d’une conférence de presse, précisant qu’il avait consulté le rapport de la direction régionale des finances publiques.
« La situation est extrêmement bloquée, en raison des positions de chaque partenaire. Tous sont pourtant très attachés à cet établissement. Ne croyons pas qu’ils s’en désintéressent. Cependant, chacun affirme qu’il est à la limite de ce qu’il peut faire. » A commencer par la CCI (chambre de commerce et d’industrie) de Lyon, propriétaire des lieux, qui a indiqué ne plus pouvoir gérer cette institution lieux en raison de la baisse de ses recettes fiscales mises en œuvre par l’Etat.
Une solution venant de l’étranger ?
La région Rhône-Alpes-Auvergne et la Métropole ont elle aussi mis à la main à la poche afin que le musée reste ouvert jusqu’à la fin de l’année. Mais elles ont indiqué qu’elles n’iraient pas au-delà sur le plan financier. « On regarde du côté des autres musées de France », indique Thierry Le Roy. Comme un partenariat avec le Louvre. Ou même une solution venant de l’étranger. « Pourquoi pas, de trouver un partenaire au bout de la route de la soie ? Qui plus est, le maire de Lyon, Gérard Collomb est actuellement en Chine cette semaine. On étudie toutes les pistes. »
Un point d’étape le 27 juin
Toutes, y compris celle d’un investisseur privé, qui reste pourtant la moins crédible aux yeux du médiateur. « Je ne vais pas aller chercher tous les LVMH de la Terre. Ce n’est pas aussi facile. » Et d’insister : « Je ne crois pas qu’on puisse trouver un Oncle d’Amérique. Rockfeller aurait pu faire cela. Mais est-ce qu’on a des Rockfeller en France ? » Mais si « un investisseur privé présente une formule de reprise, on l’étudiera », assure Thierry Le Roy.
Un point d’étape sera fait lors de l’assemblée générale de la CCI le 27 juin. « Au regard de l’avancée du dossier, nous soumettrons au vote des élus la question de l’engagement de la procédure de fermeture du musée », a prévenu cette dernière.