«J'attendais que les matchs se finissent», confie Mapou Yanga-Mbiwa

OL: «J'attendais que les matchs se finissent», avoue Mapou Yanga-Mbiwa

FOOTBALLLe défenseur lyonnais s’est longuement confié à « 20 Minutes » sur sa galère vécue en première partie de saison. Il savoure à juste titre son renouveau avec un OL qualifié pour la Ligue des champions…
Propos recueillis par Jérémy Laugier

Propos recueillis par Jérémy Laugier

S’il est vite sorti blessé samedi à Reims (4-1), Mapou Yanga-Mbiwa est clairement l’homme du renouveau lyonnais dans la deuxième partie de saison. Désormais détendu et souriant, le défenseur central de l’OL (27 ans) a livré pour 20 Minutes son analyse lucide et décalée sur ses six premiers mois cauchemardesques dans son nouveau club. Mais aussi bien sûr sur l’entêtant tube du printemps « Mapou Yanga-Mbiwa, lalalalala ».

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Avec le recul, que vous a inspiré votre tout premier match avec l’OL [défaite 1-2 face à Rennes le 22 août] marqué par votre perte de balle sur le premier but breton ?

Je me suis dit que je m’étais mis dans une belle merde ! L'idée était de commencer doucement en faisant des choses simples pour me mettre en confiance et pour apprendre à bien connaître tout le monde. Mais j’ai voulu aller trop vite et j’ai eu un retour de bâton. Ça m’a cassé dans mon élan, je me suis mis mal et ça s’est enchaîné pendant des mois derrière.

Cette erreur a véritablement impacté toute votre première partie de saison manquée ?

Au niveau personnel, oui. Mais au niveau de l’équipe, le mal était là bien avant. Cette situation traînait et j’ai empiré les choses.

Que vous inspirait votre fébrilité pour votre retour en Ligue 1, deux ans et demi après avoir quitté Montpellier ?

Je me demandais si ce n’était plus le championnat que j’avais connu ou si c’était mon niveau qui avait baissé. Rien qu’en me posant ce genre de questions, j’entrais dans le doute. Je n’étais pas concentré à 100 %.

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Cette période a-t-elle été aussi difficile à vivre que vos 18 mois à Newcastle [de janvier 2013 à août 2014] ?

Ce n’était pas pareil. A Newcastle, je travaillais bien à l’entraînement et je ne jouais pas. Je ne comprenais rien et j’étais frustré. A Lyon, j’essayais de bien travailler et je jouais. Il fallait vraiment faire face à ma nullité, à mon niveau qui était zéro.

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Comment expliquez-vous aujourd’hui toutes ces difficultés vécues à Lyon ?

Je n’étais pas souvent à mon meilleur niveau à l’entraînement. Mais c’est surtout une fois le match arrivé que c’était incompréhensible. Limite, ce n’était pas moi. Je n’arrivais même pas à faire des passes faciles à trois mètres, à prendre les informations et à anticiper les courses. J’attendais que les matchs se finissent. A la mi-temps, je me disais « ah ouais, il reste encore 45 minutes »… C’est comme si je n’avais plus d’énergie.

Comme si vous étiez marabouté ?

(Sérieux) Oui, j’ai carrément pensé à ça. Je me disais que quelqu’un m’en voulait, alors que je suis toujours cool avec tout le monde.

Vous est-il arrivé dans cette période de doute de parfois être soulagé d’être remplaçant ?

Je m’étais dit qu’il ne fallait jamais accepter d’être sur le banc. Et là, je me suis parfois dit que bon… (il soupire, résigné, sans finir sa phrase) Mais quand j’étais sur le banc, on ne gagnait pas non plus donc j’essayais de me rassurer et de relativiser les choses.

Lorsque vous avez marqué contre votre camp à Nice [3-0 le 20 novembre] et que personne n’est venu vous relever, vous êtes-vous senti seul ?

Dans ma tête, je me répétais des fois qu’il fallait au moins essayer de ne pas marquer contre mon camp. Il ne manquait plus que ça… Je me suis dit que j’étais un chat noir, que j’avais tout contre moi. Je ne pouvais plus rien faire, il fallait juste attendre que la situation s’inverse. Si personne n’est venu me soutenir, c’était bien fait pour moi. Je n’avais qu’à pas être nul (sourire).

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Alexandre Lacazette se serait notamment moqué de vous à cette époque…

Par rapport à ce que je fournissais, j’étais critiqué et critiquable. Les gens faisaient des blagues sur moi, y compris certains de mes amis. Avec Alex, c’était des sous-entendus. Je vivais une situation difficile. J’étais assez fermé et tendu et je ne voulais rien laisser passer à mon égard. Donc je l’ai attrapé et on a parlé gentiment. Nous n’en sommes pas venus aux mains. On s’est compris.

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Quand cette spirale négative s’est-elle inversée selon vous ?

Le président a senti qu’il fallait changer un peu d’air en installant le coach Bruno Genesio [avant la reprise en janvier]. Ça a été le déclic pour tout le monde. Il fallait repartir à zéro avec une nouvelle page à écrire dans le Parc OL.

Dans votre retour au premier plan, quel a été l’apport de Samuel Umtiti, qui était absent lors de vos matchs les plus difficiles à Nice (3-0), à Paris (5-1) et à Ajaccio (2-1) ?

Bruno a compris le truc : pour qu’une charnière défensive marche, il faut garder le plus longtemps la même. Même si les six premiers mois, ce n’était pas ça, aujourd’hui j’ai confiance en Sam et il a confiance en moi. C’est ce qu’il y a de plus important dans une équipe.

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Quand une autre recrue, Claudio Beauvue, a fait le forcing pour quitter Lyon dès le mercato hivernal, vous n’avez pas du tout voulu en faire de même ?

Non, j’ai été sollicité par un ou deux club(s) étranger(s). Mais dans ma tête, c’était fermé dans le sens où je voulais que ça marche à Lyon. Il fallait que je retrouve mes qualités et qu’on fasse de bonnes choses avec l’OL. J’aime bien les challenges (il tape plusieurs fois du poing sur le canapé en même temps).

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Le retournement total de votre situation à Lyon est symbolisé par votre doublé face à Monaco [6-1 le 7 mai]. Avez-vous compris que les supporters imitaient votre danse aux côtés de Zlatan tout en vous dédiant une chanson ?

Tellement de gens l’ont fait, je ne peux que reconnaître mon déhanché (rire). A Rome, j’avais une chanson aussi. Vivre deux trucs comme ça en une saison, c’est surprenant. Les six premiers mois, j’étais enterré et là, il faut vraiment profiter de cette période.

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Est-ce le moment le plus euphorique depuis vos débuts professionnels ?

Oui, oui, je pense que c’est la meilleure période de ma carrière.

Votre autre période faste reste votre improbable titre de champion de France en 2012 avec Montpellier face au PSG [pour la première saison de l’ère qatarie]. Devancer Paris en Ligue 1 vous paraît-il vraiment imaginable, aujourd’hui encore ?

Moi, j’y crois (ferme). Juste avec le groupe qu’on a là, on peut déjà faire quelque chose. Alors si on arrive à garder la plupart des joueurs et à se renforcer avec un ou deux élément(s)…