En visite à Lyon, François Hollande rend hommage au personnel du centre de cancérologie Léon-Bérard
SANTE•Le président de la République s'est rendu ce mercredi au chevet des enfants atteints de cancer dans le cadre d'un déplacement sur le thème de la santé...Elisa Frisullo
A l’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique (Ihop), les petits patients ont reçu ce mercredi matin, dans leur chambre, un visiteur un peu spécial. François Hollande en personne. En déplacement à Lyon dans le cadre d’une conférence sur la sécurité sanitaire internationale, le président de la République est venu rencontrer les jeunes malades, leurs familles et le personnel médical de cet établissement géré par les HCL et le centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard.
Lors de sa visite, le chef d’État, accompagné du président sud africain Jacob Zuma avec lequel il copréside, ce mercredi, une commission des Nations Unies sur le thème de la Santé, a rendu hommage aux équipes médicales. « Ici, nous sommes à la pointe de ce que la technologie et l’humanité sont capables de faire ensemble », a déclaré François Hollande, soulignant les résultats « exceptionnels » de l’institut, en termes de qualité des soins et de recherche.
L’Etat engagé en faveur des thérapies innovantes
« Il devrait s’appeler le centre de l’espoir (…) Tout ce qui peut nous permettre d’améliorer nos informations, d’aller plus loin dans le traitement, ici c’est fait », a-t-il ajouté, rappelant l’engagement de l’Etat, à travers le troisième plan cancer, en faveur des thérapies les plus innovantes comme le séquençage. Une thérapie qui consiste à analyser l’ADN des cellules cancéreuses pour apporter un traitement plus adapté au patient.
Des traitements très onéreux, accessibles à tous
« Nous avons voulu que le séquençage puisse permettre une personnalisation du traitement. Mais cela coûte cher de faire qu’il n’y ait pas d’obstacles aux soins, pour qu’on ne puisse pas dire à une famille : "Vous n’y avez pas accès car cela coûte trop cher" », a précisé François Hollande.
Des espoirs pour les patients
Au centre Léon-Bérard, les déclarations du chef de l’Etat ont été accueillies avec satisfaction par les personnels médicaux. « Il a eu un message important autour du développement en recherche, notamment sur la place du séquençage que le président a cité comme une stratégie majeure dans la prise en charge des patients », a estimé le directeur général du centre Léon-Bérard Jean-Yves Blay.
« On sait que c’est la manière avec laquelle on espère guérir un patient sur cinq qu’on ne sait pas encore bien soigner. Il y a 15 ans, ce traitement n’était pas à notre portée. Aujourd’hui, ça l’est. La première fois que le séquençage a été fait sur un patient, en 2002, ça a coûté deux milliards d’euros. Actuellement, cela revient à 4.000 euros pour n’importe quel patient et n’importe quel cancer », ajoute le professeur.
Stéphane, père d’un garçon de huit ans, atteint du sarcome d’Ewing, espère beaucoup de ces thérapies personnalisées pour guérir son fils. « Mais aujourd’hui, la grande inquiétude des familles de patients et des patients, c’est le coût des traitements. Les nouveaux traitements sont aux mains des labos privés et la crainte c’est de voir ces laboratoires chercher à faire de la spéculation. La question de la prise en charge par la sécurité sociale va se poser à un moment, explique Stéphane. Sur ce point j’aurais aimé être davantage rassuré par le président. »