Lyon: L'UFC-Que Choisir épingle les abus des agences immobilières en matière de location
ENQUÊTE•L’association de consommateurs a enquêté pour mesurer les effets de la loi Alur dans les agences…Elisa Frisullo
Un accès à la location plus facile, des honoraires et des démarches plus encadrés. Deux ans après l’adoption de la loi Alur, les pratiques des agences immobilières ont-elles changé en matière de location ? Pour répondre à cette question, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir est allée enquêter sur le terrain, en novembre dernier, en se rendant dans 13 agences immobilières de la métropole lyonnaise.
Ses conclusions, présentées ce lundi et intitulées « Des pratiques peu louables », font état d’améliorations notables sur certains points, mais insuffisantes. Parmi les points noirs pointés du doigt par l’association, il ressort de cette enquête qu’encore 20 % des agences visitées n’affichent pas en vitrine leurs honoraires sur les annonces.
Les honoraires en baisse de 17 %
« C’est obligatoire depuis vingt-cinq ans et ce n’est toujours pas automatique. Ce n’est plus possible de voir des choses comme ça », déplore Michel Boutard, président de l’UFC-Que Choisir Lyon Métropole & Rhône. Même constat concernant les consommations énergétiques des biens à la location, puisque seuls 33 % des agences font systématiquement figurer sur leurs annonces cette information obligatoire depuis 2010.
Concernant le montant des honoraires, mesure phare de la loi Alur portée par Cécile Duflot, le constat est mitigé. « 90 % des agences respectent les plafonds réglementaires fixés en zone tendue, comme dans la métropole, à 10 euros maximum TTC par m2 (hors état des lieux) », indique le président de l’association.
Entre 2011, année de la dernière enquête réalisée sur cette thématique par l’UFC, et 2015, le montant des honoraires a ainsi baissé de 17 %. « C’est une évolution dont nous nous réjouissons mais ce n’est pas suffisant, ajoute Michel Boutard, estimant les résultats observés sur le terrain bien en deçà des souhaits formulés par Cécile Duflot, en janvier 2014, alors qu’elle était ministre du Logement. Son objectif était alors de diviser les frais au moins par deux », rappelle l’UFC.
Des pièces demandées illégalement aux futurs locataires
L’association a également constaté que 38 % des agences immobilières visitées continuaient de réclamer aux futurs locataires des pièces illégales, absentes de la liste des papiers à fournir détaillée dans la loi Alur. Parmi les justificatifs qu’elles n’ont plus le droit de demander, certaines agences continuent donc d’exiger un relevé d’identité bancaire, une photo d’identité, un chèque de réservation, une carte grise ou une autorisation de prélèvement automatique.
Face à ces abus constatés, l’association a décidé de mettre en demeure les 62 % d’agences visitées dans la métropole lyonnaise enfreignant la loi. Sans réponse de leurs parts, l’UFC annonce qu’elle se réserve le droit d’agir en justice. Elle a également prévu d’interpeller les parlementaires afin qu’ils fassent remonter auprès du gouvernement la nécessité d’accroître les contrôles dans les agences et de baisser significativement les plafonds fixés par décret encadrant les honoraires.