L’art contemporain, vous adorez. Sauf que vos revenus ne vous permettent pas d’accrocher des toiles de Keith Haring dans votre salon, d’acquérir des œuvres de Daniel Buren ou des photos de Nan Goldin.

La Maison du livre de l’image et du son de Villeurbanne dispose d’une artothèque recensant 1.500 œuvres d’art contemporain de 600 artistes différents, principalement des tableaux, allant des années 60 à aujourd’hui. Elle propose à ses usagers de les emprunter et de les accrocher à leur domicile pour une durée de plusieurs mois.

Si certaines toiles sont réservées pour les deux prochaines années, d’autres peuvent être utilisées le temps d’une soirée ou d’un week-end. « Tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir de tableaux, ni de refaire la décoration de son salon chaque année », sourit Pierre Chagny, le directeur de la maison.

Favoriser la création

Chacun, quelque que soient ses revenus, peut donc s’inscrire à la médiathèque, venir choisir les œuvres qui l’intéressent sur les conseils de l’équipe en place et emprunter jusqu’à quinze tableaux en même temps. N’allez pas imaginer repartir avec le Radeau de la Méduse, les toiles sont de taille empruntables. « La médiathèque prête de tout : des DVD, des livres numériques. Pourquoi pas des œuvres d’art ? » poursuit Pierre Chagny.

Au-delà de la volonté de sensibiliser le public à l’art contemporain et d’en faire profiter tout à chacun, l’artothèque entend également favoriser la création et mettre en avant des artistes, comme Donald Judd, Arman ou encore l’illustratrice Jeanne Macaigne, dont les dessins de presse décalés ont déjà été publiés dans Le Monde.

Si ce service apparaît comme révolutionnaire, il existe pourtant depuis plus de 20 ans, rappelle Pierre Chagny. « Nous enregistrons en moyenne 3.000 prêts par an, sachant que le processus s’est fortement accéléré. On a doublé le nombre de demandes ces dernières années. »