Ambiance de folie, 3.000 spectateurs... Pourquoi le Grand-Mont est l’Alpe d’Huez du ski alpinisme
PIERRA MENTA•3.000 spectateurs sont attendus samedi à Arêches-Beaufort pour l’étape phare de la Pierra Menta. Un « folklore » hallucinant à partir de 5 heures du matin, avec diots et beaufort…Jérémy Laugier
La petite station savoyarde d’Arêches-Beaufort va basculer dans la folie, samedi… dès 5 heures du matin ! Environ 3.000 spectateurs sont en effet prêts à se lancer dès l’aube dans l’ascension du Grand-Mont afin d’assister à la dernière journée de la 31e Pierre Menta, au plus près des coureurs.
« Il y a une vingtaine d’années, nous avons songé à ouvrir ce jour-là les remontées mécaniques dès 5 h. Notre course assez confidentielle est vite devenue une étape mythique du ski alpinisme », constate le directeur de l’épreuve Dominique Doix.
Mathéo Jacquemoud : « J’ai toujours des frissons quand j’y repense »
Équipés de raquettes ou de peaux de phoque, les amateurs de montagne les plus courageux avalent jusqu’à 1.000 m de dénivelé pour pouvoir accéder à un drôle de spectacle au sommet du Grand-Mont (2.687 m). Drapeaux, déguisements, cloches et chants s’entremêlent avec les odeurs de diots et de fondue en train de cuire dès le lever du soleil.
« Même s’il s’agit du quatrième jour de course consécutif, tu oublies que tu es fatigué quand tu arrives au Grand-Mont tellement l’ambiance est énorme. J’ai toujours des frissons quand j’y repense », confie Mathéo Jacquemoud, qui participe à sa cinquième Pierra Menta, cette fois avec la légende de la montagne Kilian Jornet. Les 210 équipes de deux coureurs engagées dans cette course de 10.000 m de dénivelé au total vont accéder à trois reprises au sommet samedi, avant la descente finale vers la station.
« Le samedi au Grand-Mont, c’est comme le Nouvel An chinois »
Le skieur du Beaufortain William Bon Mardion est bien placé pour apprécier « le folklore d’Arêches ». « Tout le village vit un peu pour la Pierra Menta. Alors le samedi au Grand-Mont, c’est comme le Nouvel An chinois, sourit le coureur de 32 ans, vainqueur en 2013 avec Mathéo Jacquemoud. Tout le monde est porté par la vague, et ce dès le plus jeune âge. »
Une ambiance populaire démente et unique en France dans une discipline où les parcours sont le plus souvent bien plus difficiles d’accès pour le public. « On dit qu’il s’agit de l’Alpe d’Huez du ski alpinisme », conclut même Dominique Doix.