INITIATIVELyon: Des fruits invendus de la région transformés en friandises

Lyon: Des fruits invendus de la région transformés en friandises

INITIATIVEPour lutter contre le gaspillage alimentaire, une start-up récupère des surplus de fruits chez des agriculteurs de Rhône-Alpes…
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

Utiliser des fruits trop mûrs pour être vendus et en faire de délicieuses friandises. Voilà l’idée développée depuis quelques mois par Soizic Ozbolt, une Lyonnaise de 31 ans, créatrice de la société Maydine. Depuis octobre, cette start-up a récupéré 5,2 tonnes d’abricots, pommes, cerises ou kiwis dans cinq exploitations agricoles de l’Ain, de la Drôme et de l’Ouest Lyonnais puis les a transformées en fwee, des pâtes de fruits en forme de tagliatelle.

« J’ai travaillé au Moyen Orient et j’ai découvert ce procédé de transformation des fruits au Liban », indique la jeune femme soucieuse, grâce à ce concept, de lutter contre le gaspillage alimentaire. Une problématique à laquelle elle s’est intéressée il y a quelques années en s’impliquant dans le projet militant Disco soupe.

Un procédé de déshydratation

Pour fabriquer ses bonbons, la trentenaire utilise des produits qui ne correspondent pas aux critères de vente. « Soit les fuits ont une forme qui ne convient pas, soit ils sont tachés. La plupart sont trop mûrs pour être transportés jusqu’aux lieux de vente », précise Soizic. Une fois la matière première en main, la jeune entrepreneuse lave les fruits, les réduits en purée puis les déshydrate.

Une fois sèches, les plaques de fruits sont découpées en lamelles dans un petit atelier ouvert par Soizic dans l’Ain. « Cela donne des bonbons de fruits secs au goût intense car toutes les saveurs des produits sont conservées », décrit la créatrice, qui lance vendredi une campagne de crowdfunding (lien activé le 29 janvier) pour aménager un atelier plus vaste chez un producteur de la Drôme.

Objectif : Deux cents tonnes de fruits sauvées chaque année

« L’appel aux dons devrait m’aider à financer un déshydrateur professionnel. C’est le principal investissement nécessaire pour créer ces friandises », ajoute Soizic, qui espère alors transformer 60 % des invendus de cette exploitation de la Drôme. L’entreprise, qui continuera à travailler avec d’autres agriculteurs de la région, souhaite ainsi récupérer et valoriser 200 tonnes de fruits par an.

Les bonbons, aujourd’hui vendus en ligne sous forme de « snack » ou en vrac (2,50 euros les 30 grammes), et à la boutique Le Moulin à salades, dans le 8e arrondissement de Lyon, devraient alors être commercialisés dans d’autres points de vente.

Une démarche intéressante à la fois pour les agriculteurs et pour la Lyonnaise. « Nous n’avons pas les mêmes objectifs mais nous nous y retrouvons », indique la jeune femme, soutenue par l’incubateur d’entrepreneurs sociaux Rhonalpia. En donnant leurs invendus à Maydine, les exploitants voient leur travail mieux valorisé et économisent sur les frais de compostage des fruits qui leur sont restés sur les bras. Lorsque la récupération nécessite de récolter, comme c’est le cas pour les cerises, la start-up prend à sa charge le coût de la main-d’œuvre.