JUSTICEProcès affaire Fiorèse : L'ancien joueur du PSG charge Ghislain Anselmini

Procès affaire Fiorèse : L'ancien joueur du PSG charge Ghislain Anselmini

JUSTICEFabrice Fiorèse, ancien attaquant du PSG, est venu raconter jeudi après-midi devant les assises de Savoie, les détails de son enlèvement manqué…
Caroline Girardon

Caroline Girardon

A la barre, Fabrice Fiorèse décrit longuement le calvaire qu’il a vécu. Cheveux mi-longs tirés en arrière, barbe épaisse, le footballeur aujourd’hui âgé de 41 ans, a du mal à contenir son émotion. La voix tremblante, l’homme lutte pour ne pas pleurer, étouffe quelques sanglots et craque avant de se ressaisir.

« C’était une agression hors-norme que je ne souhaite à personne », explique le footballeur venu témoigner jeudi après-midi devant la Cour d’assises de Savoie. Assis au premier rang derrière lui, Ghislain Anselmini, garde la tête baissée tout au long du récit. Depuis lundi, lui et quatre autres accusés sont jugés pour l’enlèvement manqué de Fabrice Fiorèse.

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«C’était comme un film»

« J’ai pensé que j’allais mourir. C’était comme un film, quelque chose d’invraisemblable », poursuit l’ancien attaquant du PSG. Et de raconter sa mise en joue, le couteau placé sous sa gorge, les coups qui s’abattent sur lui alors qu’il tente de se défendre, les poignées de cheveux arrachées et la façon dont il a cassé les vitres de la voiture dans laquelle il avait été contraint de monter, afin de s’échapper.

« Ce n’est pas que je ne leur en veux pas, dit-il en désignant Mohammed Goussairi et Mohammed Salhi, les deux principaux agresseurs présumés, mais si on ne leur avait pas raconté des bêtises dès le départ, ils seraient restés chez eux. On n’en serait pas là », lâche le footballeur.

L’argent s’invite dans les débats

Selon lui, l’unique coupable reste Ghislain Anselmini. Et de dérouler sa théorie à la barre : son ancien confident, au courant de la somme d’argent qu’il projetait de ramener de Suisse (provenant de la vente de sa maison) aurait exagérément gonflé le montant afin d’appâter les voyous du quartier et de les convaincre de l’aider.

« Il y a une grosse différence entre 50.000 euros [selon Fiorèse] et 500.000 euros [selon Anselmini]. On peut imaginer qu’ils ne se seraient pas déplacés pour si peu », observe dubitatif Florent Girault, avocat de l’un des accusés. L’argent s’invite alors au cœur des débats.

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Ghislain Anselmini maintient sa version des faits, précisant une nouvelle fois que le montant lui avait été communiqué par l’épouse de son compère, dont il était resté très proche.

«Anselmini était jaloux de ma carrière»

« Vous pouvez regarder dans les textos que nous avons échangé à ce sujet », lance-t-il à la cour. Mais Fiorèse n’en démord pas : sa femme n’a pas pu communiquer cette information à son ancien équipier, car « elle n’était au courant de rien sur la négociation et sur l’argent c’est moi qui décide ».

« La façon dont il [Anselmini] a agi, je le ressens comme de la jalousie. Il était envieux de ma réussite, de ma carrière que j’estime honorable et de ma stabilité familiale. Il a de gros problèmes d’ego », analyse amer Fabrice Fiorèse. Et de poursuivre au sujet de son ami : « C’est un grand manipulateur ; un pauvre type ».

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« Je suis coupable d’avoir voulu cambrioler Fabrice mais en aucun cas, je n’ai demandé que lui et son épouse soient agressés. L’argent devait être volé en leur absence », répond l’accusé, maintenant ses déclarations de la veille. Le verdict est attendu mardi 19 janvier.