OL : Jean-Michel Aulas est-il «plus tempéré», 19 ans après avoir limogé Guy Stéphan?
FOOTBALL•En octobre 1996, le président lyonnais n’avait pas hésité à se séparer de Guy Stéphan après une déroute (7-0) à Auxerre. Hubert Fournier pourrait bientôt connaître le même sort…Jérémy Laugier
La plus lourde défaite (7-0) de l’histoire de l’OL, ce 25 octobre 1996 à Auxerre, avait poussé Jean-Michel Aulas à licencier son entraîneur en cours de saison. Un cas unique dans ses 28 années de présidence. « On avait l’impression d’avoir des avions de chasse face à nous ce soir-là, se souvient l’ancien milieu lyonnais Sylvain Deplace, présent sur le terrain ce jour là. C’était une déroute mais il n’y avait aucun complot contre le coach Guy Stéphan. »
Si l’actuel adjoint de Didier Deschamps était en un mois passé de la 5e à la 13e place en D1 après trois défaites et deux nuls, la situation de l’OL ne semblait pas désespérée. « Les joueurs s’endormaient peu à peu. Bernard Lacombe et José Broissart ont dans la foulée rafraîchi l’équipe avec des jeunes », souligne David Linarès, lancé dans le grand bain à 21 ans suite à ce changement d’entraîneur conduisant Lyon (8e) en Intertoto sept mois plus tard.
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Jean-Christophe Devaux : « Le président avait un peu lâché le club »
Paul Le Guen, Alain Perrin et surtout Claude Puel ont depuis connu des périodes de remous sans pour autant être limogés en plein exercice. « S’il s’était montré impulsif concernant Guy Stéphan, Jean-Michel Aulas est devenu beaucoup plus tempéré, constate Sylvain Deplace. On aurait notamment pu s’attendre à ce qu’il soit plus tranchant avec Puel mais il n’a pas vraiment eu tort. »
Confirmé pour Valence ce mercredi (20h45) et Paris dimanche, Hubert Fournier pourrait vite succéder à Guy Stéphan en raison de sa série en cours de cinq défaites en sept matchs. « Ces dernières années, le président était tellement pris par son stade qu’il avait un peu lâché le club, estime Jean-Christophe Devaux. Là, il se rend compte qu’il faut reprendre les choses en main. Quand je vois les attitudes de certains joueurs sur le terrain, je me dis surtout qu’il n’aurait pas hésité à les pourrir à notre époque. »
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David Linarès : « Il y a clairement un malaise aujourd’hui au club »
Pour David Linarès, présent face à Angers (0-2) samedi lors des adieux de Gerland, « il y a clairement un malaise aujourd’hui au club mais un changement d’entraîneur peut être à double tranchant ». Et ce sans doute davantage qu’en 1996-1997.
« Nous étions pour beaucoup issus du centre de formation et on savait parfaitement où on allait avec la solution interne choisie [Lacombe-Broissart], confie Sylvain Deplace. Chercher à installer quelqu’un de l’extérieur pourrait s’avérer préjudiciable aujourd’hui. »