Lyon: Le musée des Tissus et des arts décoratifs menacé de fermeture, après un siècle et demi d'existence
PATRIMOINE•La Chambre de commerce et d'industrie de Lyon n'a plus les moyens d'assumer le coût de fonctionnement de cette institution...Elisa Frisullo
C’est un sujet qui embarrasse à Lyon. Au point que la plupart des acteurs concernés refuse désormais de l’évoquer en attendant une réunion de la dernière chance programmée en janvier. Après des mois tumultueux, l’avenir du musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon semble de plus en plus incertain. La chambre de commerces et d’industrie de Lyon (CCI), gestionnaire de cette institution classée « musée de France » et abritant la plus importante collection de textile au monde, a en effet décidé de s’en séparer. À contrecœur.
La CCI de Lyon, qui pour l’heure n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de 20 minutes sur ce sujet, n’aurait plus les moyens, en raison de la baisse de ses recettes fiscales mises en œuvre par l’Etat, de contribuer, à hauteur de 1, 7 millions d’euros, au budget annuel de fonctionnement du musée des tissus, créé en 1856.
La Métropole sollicitée
Pour sauver ses pièces uniques de cette institution couvrant 4.500 ans d’histoire du textile, l’institution lyonnaise, fréquentée par 80.000 visiteurs par an, a donc sollicité d’autres partenaires ces derniers mois. Mais si tout le monde s’accorde à reconnaître l’importance de cet antre de la mémoire et du patrimoine industriel de la ville, personne n’a jusqu’alors accepté de prendre le relais de la chambre consulaire.
Sollicitées, la métropole de Lyon et la mairie de Lyon, également confrontées à une baisse des dotations de l’Etat, n’ont pas les moyens de succéder à la chambre consulaire. « Dès que l’Etat se désengage, on se retourne vers la ville ou la métropole. Or, nous n’en avons pas les moyens. D’autant que la Métropole a hérité, avec la fusion du département et du Grand Lyon, du musée des Confluences et du musée gallo-romain de Fourvière », indique-t-on à la Métropole.
Un partenariat public privé ?
Un temps évoqué, selon le journal La Croix, l’adossement du musée lyonnais au Louvre, ne semble plus à l’ordre du jour. Pour sauver le lieu culturel lyonnais d’une fermeture pure et simple, une réunion doit réunir en janvier les principaux acteurs concernés par le dossier. A savoir la Direction régionale des affaires culturelles, la CCI et la Métropole.
« Si tout le monde fait un effort, nous participerons également », assure la Métropole qui aimerait voir se fédérer autour du musée un partenariat « public privé », avec l’implication de fondations.