JUSTICESuicide assisté : Le tribunal correctionnel de Saint-Etienne se prononce ce mardi

Suicide assisté : Le tribunal correctionnel de Saint-Etienne se prononce ce mardi

JUSTICEJean Mercier, qui a aidé son épouse à se suicider, risque trois ans de prison avec sursis ...
Caroline Girardon

Caroline Girardon

La relaxe ? Ou la prison avec sursis ? En début d’après-midi, ce mardi, Jean Mercier saura s’il est condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne (Loire). Le 22 septembre, l’avocat général a requis « au moins trois ans de prison avec sursis » à son encontre pour « non-assistance à personne en danger ».

« J’assume ce que j’ai fait », assure Jean Mercier devant le tribunal

L’octogénaire était poursuivi pour avoir aidé son épouse à mettre fin à ses jours, en lui glissant dans la main 28 somnifères. Les faits remontent au mois de novembre 2011. Josette, 83 ans, souffrant de dépression et d’intenses douleurs liées à une fracture du poignet, avait exprimé à plusieurs reprises son désir de partir.

« La mort, il y a longtemps qu’on en parlait. C’était un sujet récurrent entre nous deux. On en discutait de façon naturelle », a expliqué Jean Mercier, lors de l’audience. Le couple s’était même renseigné pour un suicide assisté en Suisse. Mais ce jour-là, son épouse lui avait-elle demandé explicitement de l’aider à mourir ? » « Non », a avoué l’octogénaire avant d’ajouter : « La moindre douleur lui était devenue insupportable. C’est la goutte qui a fait déborder le vase. »

« Si je suis un lâche, je mériterai une peine de prison ferme »

Guère convaincu par cet argumentaire, l’avocat général avait alors reproché à Jean Mercier de ne « pas avoir appelé les secours » au moment où sa femme est tombée dans le coma.

« Pourquoi demander une peine avec sursis ? Parce que je suis vieux ? Si je suis l’homme que décrit monsieur le Procureur, c’est-à-dire un lâche, je mériterai une peine de prison ferme », avait alors répondu le vieil homme. Réponse à 13h30 ce mardi.