Lyon: L'hôpital Edouard Herriot se dote d'un centre hyperbare
SANTE•Il s'agit d'une petite révolution dans le monde médical...Caroline Girardon
C'est un matériel de pointe qu’il attendait depuis plusieurs années. L’hôpital Edouard-Herriot de Lyon vient de se doter d’une chambre hyperbare. Une petite révolution dans le monde médical. Jusque-là, l’établissement possédait un « caisson hyperbare » comprenant quatre places qui permettaient à autant de patients d’être exposés à une pression supérieure à la pression atmosphérique.
Le nouvel équipement propose désormais 16 places, prenant ainsi en charge les patients de 19 départements « voisins », allant jusqu’au Doubs ou en Côte d’Or. Ce qui couvre un bassin sanitaire d’environ dix millions d’habitants.
Une offre de soins multipliée par quatre
« Avec seulement quatre places, la demande était largement supérieure à l’offre de soin proposée. Celle-ci est aujourd’hui multipliée par quatre », se félicite Thierry Joffre, responsable du centre de médecine hyperbare à HEH.
Un quart des patients traités relève de cas d’urgence comme les accidents de plongée, les intoxications au monoxyde de carbone, les grands brûlés, les surdités brusques ou les embolies gazeuses. Pour le reste, il s’agit essentiellement de patients « chroniques » qui ont du mal à cicatriser. C’est le cas de Véronique Guégan.
Soigner les plaies qui ne cicatrisent pas
Habitant à Grenoble, cette patiente vient trois fois par semaine à Lyon afin de s’enfermer deux heures dans la chambre. « J’ai une plaie, engendrée par la pose d’un anneau gastrique, qui ne cicatrise pas depuis cinq ans, explique-t-elle. J’en suis à 35 séances et depuis quelques semaines, je vois le résultat : la plaie a déjà diminué de moitié. »
Même chose pour Hélène Gourdette, venue soigner des plaies dues à une forte dose de cortisone. « Depuis le mois de mars, elles ne se sont jamais refermées. J’ai essayé plusieurs traitements, pas forcément efficaces. Dans mon cas, c’est un essai de plus mais on observe une amélioration, raconte Hélène qui a suivi déjà plus d’une cinquantaine de séances. Au départ, je venais tous les jours de la semaine sans exception. Au bout de deux mois, je ne venais plus que cinq fois et maintenant, je suis passée à trois séances hebdomadaires. »
Une plongée à 15 mètres sous l’eau
Ce traitement, qui vient en complément d’autres soins prescrits par les médecins, est perçu comme « la dernière roue de secours ». « On reçoit souvent de cas difficiles que des spécialistes n’ont pas réussi à soigner, comme des personnes souffrant de saignements de la vessie », indique Thierry Joffre. Ou d’anciens malades, guéris d’un cancer mais découvrant d’importantes lésions liées aux séances de radiothérapie.
« Dans cette chambre, les patients inhalent de l’oxygène à une pression deux fois et demie supérieure à la pression atmosphérique. C’est comme s’ils étaient plongés à 15 mètres de profondeur sous l’eau », explique Thierry Joffre. Une suroxygénation qui ravive en quelque sorte leurs cellules. « Ce procédé permet de refaire des tissus et des petits vaisseaux sanguins, détaille le spécialiste. Ce qui va aider le patient à cicatriser. »