Rhône-Alpes: Deux fois plus de malades de l'ambroisie d'ici à dix ans?
SANTÉ•Selon Stop Ambroisie, 40% des habitants de Rhône-Alpes pourraient être concernés si la lutte ne s'intensifie pas...Elisa Frisullo
Depuis des années, les campagnes d'arrachage de l'ambroisie se multiplient en Rhône-Alpes, zone de France la plus touchée par cette plante envahissante. Mais pas partout et pas assez rapidement pour endiguer la propagation de cette plante hautement allergisante qui pousse au bord des routes, dans les friches et dans les champs. Une situation inquiétante selon Stop Ambroisie, association de défense des intérêts des personnes souffrant d'allergies au pollen d'ambroisie. «Après avoir doublé dans les dix dernières années, le nombre de personnes allergiques risque encore de doubler. Sans un changement radical d'attitude, il n'est pas impossible que le nombre de malades passe de 21% à 40% dans les dix ans à venir », s'alarme l'association.
Ces estimations font écho aux données dévoilées en avril par l'Observatoire régional de la Santé. Cette étude indiquait en effet, qu'entre 2004 et 2014, le nombre de personnes allergiques (cas suspects, probables et avérés) était passé de 10,6% à 21% dans les zones les plus exposées (Vallée du Rhône notamment). Le risque allergique est en général élevé dès le début du mois d'août et jusqu'à la fin septmebre.
Une solution: l'arrachage
Pour lutter contre l'ambroisie efficacement, il suffit d'arracher la plante. «Voilà trente ans que l'ambroisie est identifiée comme un problème de santé publique majeur et que les pouvoirs publics informent et organisent la lutte contre l'ambroisie», rappelle Stop-Ambroisie. Une plateforme régionale de signalement de la plante a même été créée par l'Agence régionale de santé et la région Rhône-Alpes pour permettre d'expliquer au public les moyens d'actions existants pour éviter la prolifération des plants. Sur un terrain privé, le propriétaire doit les arracher et est également invité à le faire sur les terrains publics, lorsque le nombre de plantes est limité.
En cas de présence massive d'ambroisie, le public doit alerter le référent de la commune chargé d'organiser les opérations d'arrachage. «Les moyens demeurent largement insuffisants et incapables de contrôler l'infestation», précise l'association, qui réclame un soutien aux agriculteurs sur cette problématique. Dans 75% des cas en effet, les plants prolifèrent sur des terrains agricoles.
«Les communes qui font un travail sérieux parviennent chaque année à obtenir la destruction de la quasi-totalité des ambroisies. Le contrôle de la plante est donc possible», conlcut l'association, soucieuse que les pouvoirs publics se montrent beaucoup «plus déterminés et mieux organisés».