URBANISMECenter Parcs de Roybon: La justice doit trancher jeudi

Center Parcs de Roybon: La justice doit trancher jeudi

URBANISMELe tribunal administratif de Grenoble doit se pencher jeudi sur la légalité du projet…
L'entrée d'un campement de zadistes à Roybon, en Isère, le 23 décembre  2014
L'entrée d'un campement de zadistes à Roybon, en Isère, le 23 décembre 2014 - JEAN-PIERRE CLATOT AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C'est une nouvelle étape judiciaire, mais certainement pas la fin de la bataille. Ce jeudi, le tribunal administratif de Grenoble doit se prononcer sur la légalité du projet de Center Parcs de Roybon, auquel des zadistes s'opposent depuis des mois en Isère.

Depuis le 2 juillet, la balance penche plutôt en faveur des opposants au village de vacances, car le rapporteur public, dont l'avis est généralement suivi, a en effet demandé au tribunal d'annuler un arrêté préfectoral indispensable à la reprise du chantier. Au cours d'une audience de trois heures, le magistrat, Guillaume Lefebvre, a recommandé «l'annulation totale, immédiate et rétroactive» de l'arrêté du préfet de l'Isère du 3 octobre 2014 qui autorisait le projet du groupe Pierre & Vacances au titre de la loi sur l'eau.

Selon M. Lefebvre, cet arrêté doit être considéré comme illégal pour deux raisons: l'absence de saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP) et l'insuffisance des mesures compensant la destruction de zones humides.

Un avis suivi dans 90% des cas

Ces arguments avaient déjà été retenus par le juge des référés qui avait suspendu ce même arrêté le 23 décembre. Mais le Conseil d'État, plus haute juridiction administrative française, avait invalidé son jugement à la mi-juin. Reste à savoir si le tribunal de Grenoble, composé exceptionnellement de six magistrats dans sa formation de jugement, suivra l'avis du rapporteur public, ce qu'il fait dans 90% des cas.

L'enjeu est de taille. En cas de validation du projet, le préfet a d'ores et déjà prévenu qu'il ferait expulser dès juillet la «ZAD» (zone à défendre) érigée par des militants hostiles au projet. Ces «zadistes», installés dans une maison forestière à proximité du chantier, bloquent l'avancement des travaux depuis décembre. Une fois l'évacuation terminée, «des travaux de clôture seront engagés très rapidement» pour empêcher les opposants de revenir, a même précisé le préfet.

Les travaux arrêtés au moins jusqu'en octobre

Au mieux, les travaux ne pourraient de toute façon reprendre qu'en octobre, après la période de reproduction des espèces protégées. Quarante hectares de forêt sur les 80 prévus doivent encore être défrichés avant d'attaquer les constructions de ce complexe de mille cottages, commerces et restaurants construits au coeur de la forêt de Chambaran, autour de l'«Aquamundo», une bulle transparente maintenue à 29°c, avec piscine et jacuzzi... Mais quelle que soit l'issue, «ce n'est pas l'épilogue. D'un côté ou de l'autre, il y aura un appel, on s'y attend», prédit ainsi Christian Brély, président de la fédération des pêcheurs de la Drôme, opposé au projet.

Et donc encore des mois ou des années de retard pour ce projet lancé en 2007 qui a déjà fait l'objet de nombreux recours. Le futur Center Parcs est prévu, à terme, pour accueillir 5.600 vacanciers et créer 468 emplois «équivalent temps plein».