FOOTBALL AMERICAINVIDEO. A l'image des Falcons, le football américain est en forme en France

VIDEO. A l'image des Falcons, le football américain est en forme en France

FOOTBALL AMERICAINMatthieu Fayard, membre du club de Bron-Villeurbanne, participe avec les Bleus à l a Coupe du monde aux Etats-Unis…
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

Voir la France battre le Brésil en Coupe du monde dans un anonymat quasi total, ce n’est pas banal. C’est pourtant ce qui est arrivé jeudi aux Bleus, vainqueurs (31-6) pour leurs débuts lors du Mondial de football américain dans l’Ohio. Sixième lors des deux dernières éditions (en 2007 et 2011), la sélection tricolore compte dans ses rangs deux joueurs des Falcons de Bron-Villeurbanne, Brice Rontet et Matthieu Fayard. Si le premier devrait être forfait pour toute la compétition en raison d’une grosse entorse de la cheville, le linebacker (équipe défensive) de 28 ans était titulaire jeudi, pour sa première sélection.

« C’est un leader naturel et il s’en est très bien sorti pour ses débuts avec sept plaquages », indique l’un de ses partenaires aux Falcons Timon Debiez, qui tenait à voir le match, comme tout l’effectif de Bron-Villeurbanne. « Comment faire autrement, avec des frères d’armes dans l’équipe ? », lance Romain Nefise, qui devrait arrêter sa carrière de joueur après 16 saisons aux Falcons. Comment se porte ce sport à la fois spectaculaire et stratégique dans l’Hexagone, une trentaine d’années après son apparition ?



Un sport ouvert à tous, du petit sec au gars de 140 kg

« J’avais 12 ans lorsque je suis tombé par hasard à la télévision sur une émission de NFL animée par George Eddy et ça m’a scotché », se souvient Ludovic Bernon, entraîneur des Falcons depuis un an en deuxième division après avoir été joueur dès 1989 à Saint-Etienne. Il est bien placé pour avoir constaté « une grande évolution », notamment au niveau du nombre de licenciés, passé d’environ 10 000 il y a quinze ans à quasiment 25 000 aujourd’hui, répartis dans trois divisions en seniors et des catégories jeunes à partir des U12.

« Ce sport est ouvert à tous les gabarits. On a autant besoin d’un petit sec et mobile que d’un gars de 140 kg qui ne serait pas accueilli dans d’autres disciplines », souligne l’entraîneur, ingénieur lorsqu’il ne dirige pas les deux entraînements hebdomadaires du club. Il faut dire que le football américain est toujours resté aussi bénévole en France qu’au cœur des années 1980. L’effectif des Falcons, qui comprend entre 40 et 50 joueurs, se déplace généralement en bus pour ses huit matchs de saison régulière dans « la conférence Sud », avant les play-offs.



Guidés chaque année par un quaterback américain

Tous partagent « la même fascination des Etats-Unis », comme le révèle Romain Nefise, qui était prêt à tout au début des années 2000 pour capter « quelques bouts d’actions de NFL » sur Internet. « Au vu de notre passion pour ce sport, nous nous sentons proches de la culture américaine et nous rêvons tous d’aller assister à des matchs là-bas. On est un peu comme des fans d’Harley Davidson rêvant de parcourir la Route 66 », confie Ludovic Bernon. A des années-lumière du « show hallucinant » qu’est le Superbowl, le stade Pierre-Duboeuf accueille jusqu’à 500 spectateurs à Bron pour les rencontres des Falcons. Mais même avec ses faibles moyens, le club aux 250 licenciés touche au rêve américain en recrutant un quaterback US chaque saison.

A 27 ans et après un beau parcours universitaire, Peter Lalich vient d’être nourri et logé pendant six mois chez Timon Debiez, tout en occupant ce poste clé dans l’équipe de Bron-Villeurbanne. « Cela ressemblait à des vacances pour Peter, qui était bien déçu de partir ce vendredi. Il a retrouvé avec nous cet esprit de passionnés qu’il avait perdu aux Etats-Unis, tellement c’est la guerre pour essayer de rejoindre une équipe professionnelle là-bas », note Timon Debiez, qui va tenter sa chance à la rentrée dans une université canadienne, après avoir obtenu sa licence Staps. Avant cela, il voudrait voir ses deux coéquipiers chez les Falcons monter sur un podium mondial.