SANTERhône-Alpes : Le moustique tigre gagne encore et toujours du terrain

Rhône-Alpes : Le moustique tigre gagne encore et toujours du terrain

SANTEVecteur potentiel de la dengue et du chikungunya, l’insecte envahit peu à peu la région. Selon de récents relevés, il serait désormais présent en Ardèche, dans la Drôme, l’Isère, le Rhône et la Savoie...
Pierre Comet

Pierre Comet

Il doit son nom aux rayures noires et blanches qu’il porte sur les pattes. Mais c’est sans doute l’un des seuls points communs qu’il a avec le tigre. Car, lui, l’aedes albopictus selon son nom scientifique, n’est pas un majestueux animal. Il n’est pas, non plus, menacé d’extinction. Plutôt tout le contraire…

Depuis qu’il a débarqué en France, dans les Alpes-Maritimes en 2004, le moustique tigre d'origine asiatique n’a de cesse de gagner du terrain. « Il remonte les voies de communication en s’invitant dans les malles des camions et dans les habitacles, indique Raphaël Glabi, directeur adjoint santé publique de l’Agence régionale de santé. Sa progression semble inéluctable. »

Cinq département concernés

La région Rhône-Alpes peut malheureusement en témoigner. Depuis deux ans et demi déjà, l’insecte y a été repéré. Pis, à en croire les relevés des 88 pièges pondoirs installés par l’ARS, il semble désormais implanté dans cinq départements : l’Ardèche, la Drôme, l’Isère, le Rhône et la Savoie. Avec une invasion particulièrement sévère à Grenoble et Aix-les-Bains, et, dans une moindre mesure Lyon, où environ un cinquième des pièges ont témoigné du passage de l’insecte.

Moustique tigre: Trois conseils pour s'en protéger cet été

Derrière cette prolifération, ce sont évidemment des questions de santé publique qui se posent. Car l’aedes albopictus, qui pique le jour, est vecteur de dengue et de chikungunya, deux infections virales potentiellement sévères. Aussi, l’ARS tient à rappeler les consignes pour s’en prémunir à l’amorce de l’été. Des consignes qui concernent, en premier lieu, les personnes revenant des tropiques.

Ralentir l'invasion

« Pour que le moustique tigre transmette la dengue ou le chikungunya, il doit avoir piqué un malade, argue Anne-Marie Durant, directrice santé publique de l’ARS. De fait, au moindre symptôme, les voyageurs doivent absolument utiliser des répulsifs et dormir derrière une moustiquaire, afin que les virus ne s’importent pas. »

Pour les autres, la lutte consiste à ralentir l’invasion. Pour se faire, il faut s’attaquer aux lieux de reproduction. « Ils pondent dans des petites quantités d’eau stagnantes, reprend Anne-Marie Durant. Il convient donc de vider les coupelles de fleurs, nettoyer les gouttières, bâcher les objets dehors… »