Lyon: Un «Hackathon» pour une église numérique
INSOLITE•L'objectif de cet événement : connecter l'Eglise à l'ère 2.0...C.G. avec AFP
Dans l’univers geek, on appelle cela un «hackathon». A savoir un «marathon créatif» de plusieurs jours comme où se réunissent des développeurs afin de faire de la programmation informatique collaborative sans interruption. Un laboratoire de bonne idée en quelque sorte.
Le diocèse de Lyon accueille en ce week-end de Pentecôte un «hackathon» afin d'«imaginer l’Eglise à l’ère du numérique». Un événement baptisé «HackMyChurch» qui se déroulera en l’église Sainte-Blandine de Lyon, dans le deuxième arrondissement.
«Autrefois, les artistes ont imposé dans le domaine religieux de nouvelles techniques comme celle du vitrail : pourquoi ne pas avoir aujourd’hui des objets sacrés numériques ?», s’interroge Yves-Armel Martin, à l’origine de cette initiative.
Chapelet connecté et «gamification» du cathé
Quant à la communauté numérique ? «Je me demandais comment cette démarche, qu’on pourrait juger What the fuck ? (»WTF«, c’est quoi ce bordel ?, expression grossière couramment utilisée sur les réseaux sociaux), serait reçue et j’ai été agréablement surpris», témoigne Yves-Armel Martin.
Le hackathon catholique lyonnais devait explorer quelques pistes qui sortent des sentiers battus de la vie paroissiale : vitrail numérique, «gamification» du catéchisme, chapelet connecté, etc.
Baptême et réalité augmentée
«HackMyChurch est un événement hybride où se croiseront des créatifs, développeurs, communicants, geeks, makers et passionnés de Dieu. C’est une démarche d’innovation collective», souligne Yves-Armel Martin.
«A l’échelle d’une communauté religieuse, on ne voit pas ces compétences. Nous avions besoin de créer une plateforme pour les mobiliser», ajoute-t-il. «Le numérique peut énormément apporter à la vie quotidienne comme à la vie spirituelle», relève le père David Gréa, prêtre de la paroisse Sainte-Blandine et figure locale du catholicisme.
Des snapchat pendant l’homélie ?
«A partir d’objets connectés, de réalité augmentée, de projections, on peut changer le rapport à l’écriture, aux sacrements», souligne le prêtre. Qui imagine déjà des baptêmes durant lesquels des images en réalité augmentée pourraient apparaître, mettant en scène des scènes de l’Évangile ou des messages sur les vitraux des églises…
Dans sa paroisse de Lyon-Centre, «ça fait longtemps qu’on a développé l’envoi de SMS et la vidéo», complète le prêtre.
«J’ai un smartphone, je l’utilise et je me rends compte que c’est vachement intéressant pour la vie associative et la vie de l’Evangile. Très souvent au moment d’une homélie, j’invite à allumer les smartphones, alors que d’habitude c’est plutôt le contraire. Aujourd’hui si l’on ne passe pas par exemple par l’application snapchat, c’est difficile de dialoguer avec les ados».