Evian-Thonon-Gaillard vient de dire adieu à la Ligue 1 samedi. Mais cette relégation officialisée par le doublé du Stéphanois Max-Alain Gradel (1-2) s'est dessinée depuis de longs mois. 20 Minutes retrace les cinq faits marquants ayant précipité le club haut-savoyard en L2, après quatre saisons parmi l’élite.

Un départ catastrophique

Foudroyé (0-3) lors de la première journée par Caen, qui se révélera être un concurrent direct pour le maintien, l’ETG ne pouvait pas plus mal démarrer. Sur la lancée de ces trois buts encaissés en seulement 37 minutes de jeu, les hommes de Pascal Dupraz ont fait encore plus fort à Rennes.

Ils ont en effet subi six nouvelles réalisations face à la 17e attaque de L1 (6-2). Avec un seul nul obtenu… contre le PSG (0-0) pour cinq revers, les Haut-Savoyards ont immédiatement eu une allure de relégable en puissance après les six premières journées.

Une hallucinante boulette de Jesper Hansen

Avec trois succès consécutifs (contre Lens, Lorient et Metz), l’ETG s’est admirablement redressé entre fin septembre et début octobre, quittant du même coup la zone rouge. Venus avec des ambitions à Monaco, les partenaires d’Olivier Sorlin ont eu de nombreuses occasions franches pour réussir un joli coup.

Mais ils ont subi deux énormes coups du sort : un penalty très sévère pour une intervention jugée du bras d’Olivier Sorlin (2e) puis un but gag de Yannick Ferreira Carrasco (70e). Une ouverture en cloche de Ricardo Carvalho a totalement lobé le gardien danois de l’ETG après le rebond, profitant au jeune attaquant de l’ASM.

«On a basculé dans l’imaginaire quand Jesper Hansen est parti à la chasse aux papillons», a ironiquement confié Pascal Dupraz après cette défaite (2-0) si dure à encaisser.

Les malheurs avec le corps arbitral

Déjà guère veinard à Monaco (2-0) sur le penalty de Joao Moutinho, Evian-Thonon-Gaillard a subi deux douloureux revers en décembre contre l’OL (2-3) et Reims (2-3) après avoir à chaque fois mené 2-1.

Le contrôle entre épaule et bras, sévèrement sifflé contre Adrien Thomasson, a notamment coûté deux points dans les arrêts de jeu face aux Lyonnais. Puis sur l’égalisation d’Aïssa Mandi à Reims, Cédric Moukandjo s’est clairement appuyé sur Olivier Sorlin.

Un fait de jeu qui a entraîné l’expulsion du défenseur Cédric Cambon pour protestation, et qui a précipité l’ETG vers une nouvelle défaite cruciale. 14e avec cinq points d’avance sur le premier relégable après seize journées, le club haut-savoyard a retrouvé la zone rouge dès la trêve hivernale.

L’interminable traversée du désert de Daniel Wass

Troisième meilleur buteur de Ligue 1 à la trêve avec huit réalisations, dont trois merveilles de coups francs, Daniel Wass a d’abord largement confirmé son statut de révélation de la saison passée. Puis l’international danois a lentement sombré, ne trouvant jamais le chemin des filets en 2015 en L1, malgré 1.092 minutes de jeu (deux passes décisives), il est vrai souvent dans une position de latéral droit.

Si bien que Pascal Dupraz n’a pas hésité à le sortir de son groupe avant le rendez-vous décisif face à Saint-Etienne (1-2) samedi. «Je suis là pour mettre sur le terrain les joueurs les plus impliqués. Et on ne peut pas être impliqué quand on pense déjà à demain ou à après-demain», a justifié l’entraîneur haut-savoyard.

Deux chocs mal négociés

L’année passée, l’ETG s’était montré impérial au moment de crucifier (3-0) les Sochaliens d’Hervé Renard (avec justement un doublé de Daniel Wass) afin d’assurer son maintien en L1 à la dernière journée. La gestion de ces fameuses rencontres «à six points» a été autrement plus délicate dans cette fin de saison.

Au cœur d’une terrible série en cours de deux nuls et cinq défaites, Evian-Thonon-Gaillard s’est notamment incliné (1-2 puis 2-3) sur sa pelouse face à Bastia (16e à égalité avec l’ETG) le 25 avril puis Reims (17e avec un seul point d'avance) le 9 mai. Là aussi en menant au score à chaque fois… Assurément les deux derniers tournants d’un sombre dénouement en Haute-Savoie.