Olympique Lyonnais: «Cette saison est au-delà de mes attentes», se réjouit Ada Hegerberg
FOOTBALL FEMININ•Avec ses 24 buts en championnat, l'attaquante norvégienne crève l'écran sous le maillot lyonnais, à seulement 19 ans. Elle explique à «20 Minutes» les raisons de sa fulgurante intégration à l'OL...Propos recueillis par Jérémy Laugier
Ada Hegerberg ne donne vraiment pas l'impression d'avoir 19 ans pour sa première saison sous le maillot lyonnais. Sa maturité devant le but (24 réalisations en D1) et son colossal impact physique font de l'attaquante norvégienne la révélation de l'année. Auteur d'un but crucial lors de la victoire en Coupe de France samedi dernier face à Montpellier (2-1), ce «gros bébé» selon sa partenaire Elodie Thomis se confie à 20 Minutes.
Comment jugez-vous votre première saison avec l'OL?
C'est une très bonne expérience pour moi. Je pense que c'est quand même une belle saison avec ce doublé, malgré notre seule défaite de l'année en Ligue des champions. Personnellement, je me suis améliorée en tant que joueuse mais aussi en tant que personne.
A-t-il été difficile de digérer cette élimination européenne dès novembre face aux Parisiennes?
Ça a été une grosse déception pour nous. Mais on va s'assurer que ça ne se reproduise plus. Nous avons grandi mentalement en tant qu'équipe depuis cette douloureuse défaite. On a prouvé en les battant 4-0 en février que... (elle hésite)
... Que vous étiez les patronnes en France?
Exactement (sourire)!
Avec Potsdam, vous aviez éliminé l'OL la saison précédente, également dès les 8es de finale de la Ligue des champions. N'y a-t-il pas un parallèle à effectuer entre ces deux contre-performances plutôt malchanceuses?
Nous avons dominé tout le match contre le PSG, comme l'OL face à Potsdam l'année d'avant. Mais on ne doit pas se chercher des excuses. C'est le football. A nous d'améliorer le projet voulu par Gérard (Prêcheur).
Votre adaptation à Lyon vous a-t-elle surprise?
Ça a été très facile de s'adapter à Lyon et à cette équipe. Ma vraie expérience difficile a été celle de la saison passée à Potsdam, en Allemagne. C'est la première fois que je quittais mon pays. C'était une autre mentalité. L'environnement y était plus froid qu'ici. Là, les filles ont vraiment pris soin de moi. On blague beaucoup et elles me taquinent sur mon français.
Vous saviez-vous capable d'immédiatement réussir une saison aussi pleine en France (3e meilleure buteuse en D1 derrière Lotta Schelin et Eugénie Le Sommer avec 24 buts inscrits)?
Je me suis beaucoup entraînée de mon côté depuis très longtemps avec mon père ou ma sœur, et j'ai toujours cru en moi. Mais bien sûr, je ne savais pas que ce serait une si grande saison pour moi. Elle est au-delà de mes attentes. Je travaille dur pour continuer de franchir les paliers.
Vous n'avez même pas encore 20 ans. L'un de vos paliers pourrait-il être de devenir la meilleure joueuse du monde?
Je ne me pose pas vraiment cette question (sourire). Mais avoir l'opportunité de côtoyer des joueuses de niveau mondial comme Camille (Abily), Lotta (Schelin) et Lara (Dickenmann) est une superbe expérience pour moi. J'essaie d'apprendre le plus possible à leurs côtés.
Remporter la coupe de France samedi a-t-il considérablement changé le bilan de votre saison?
Oui, la saison aurait été mitigée sans ce succès. Le doublé prouve que nous sommes la meilleure équipe en France.
Vous considérez-vous comme une joueuse très physique sur le terrain?
J'ai l'impression d'être une joueuse technique mais j'ai besoin de punch, d'être costaude pour maintenir les défenseurs à distance. C'est mon style de jeu.
Le manque d'homogénéité de la D1 française pourrait-il vous pousser à vite retourner en Allemagne?
J'espère que les autres équipes vont progresser. Mais non, je suis comblée ici. Nous avons en plus un président qui nous suit de près.
« @AdaStolsmo @L8schelin @laradickenmann je suis fière aussi de mes joueuses Nordiques et triste Lara!C'était bien non? pic.twitter.com/UdGcYQHx0m — Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) April 19, 2015 »
Jean-Michel Aulas vous envoie même parfois des tweets...
Ah oui, vous avez vu ça (sourire)! Il a tellement de choses à faire qu'il m'impressionne d'être si souvent avec nous. Il vient parfois dans le vestiaire avant que nous n'entrions sur le terrain.
Suivez-vous le parcours des garçons, à la lutte pour le titre?
Oui, il y a une proche connexion entre l'équipe masculine et l'équipe féminine. C'est fabuleux de pouvoir assister à quasiment tous leurs matchs à domicile. Ce qui m'impressionne, c'est qu'ils aient tant de jeunes joueurs qu'ils ont développés. En tant qu'attaquante, je suis de près les mouvements de Fekir et Lacazette. J'espère tellement qu'ils pourront eux aussi être champions...