SECURITELyon: La police municipale monte sur ses grands chevaux

Lyon: La police municipale monte sur ses grands chevaux

SECURITELa ville vient de se doter de sa première brigade équestre qui patrouillera essentiellement sur les berges du Rhône et au parc de Gerland...
Caroline Girardon

Caroline Girardon

Ne vous étonnez pas si dans quelques jours vous entendez hennir lors de votre sieste sur les berges du Rhône. La police municipale de Lyon vient de se doter de sa première brigade équestre.

Six agents se relaieront tous les jours de la semaine (essentiellement en journée) pour patrouiller à dos de cheval, sur les berges et au parc de Gerland. Pour l'instant, il s'agit d'un galop d'essai. Mais si l'expérience, menée jusqu'au mois d'octobre, s'avère concluante, elle sera renouvelée l'an prochain.

«Le cheval apporte une certaine humanité à la police»

«Le cheval permet aux policiers de voir beaucoup plus loin. Mais il apporte une certaine humanité. Il permet d'instaurer un nouveau rapport à l'autorité et de changer le regard qu'ont les gens sur la police, indique Jean-Yves Sécheresse, élu en charge de la sécurité. Les enfants ou les adultes vont naturellement vers les cavaliers. Des liens se nouent.»

«Il est beaucoup plus facile d'entre en contact avec la population par le biais d'un animal», abonde Cécile Vasseur, 31 ans, l'une des agents de la brigade. «De par sa masse, le cheval impose déjà une certaine présence, poursuit sa collègue Stéphanie Vagnier. Il peut tranquilliser beaucoup de personnes. Ou au contraire, faire peur.»

Prêts à partir au galop

«Si par exemple nous remarquons des gens en train de boire de l'alcool ou de consommer des stupéfiants sur les berges, le fait d'être à cheval impressionne davantage, poursuit la jeune femme. Et si quelqu'un refuse d'obtempérer et prend la fuite, nous pouvons le poursuivre au galop si nécessaire. Ce n'est pas nous qui serons essoufflés. Et lorsqu'une personne est fatiguée, l'interpellation est bien plus douce.»

Pour l'accompagner dans ses missions, la police lyonnaise a misé sur deux mâles : Autentik et One Day. Des canassons, spécialement formés à Montluel dans l'Ain. «Ils sont habitués à ne pas réagir quand ils entendent des bruits de pétards ou à ne pas avoir peur quand ils voient un ballon. Ce sont des animaux très posés, raconte Stéphanie Vagnier. Mais quand c'est nécessaire, ils peuvent se montrer très dynamiques et très réactifs.»

Policiers et palefreniers

Quant à la brigade lyonnaise, elle est composée essentiellement de passionnés, ayant le niveau galop 7. Des policiers, pour la plupart des femmes, qui endosseront également le rôle de palefrenier. «Pour maintenir un contact très rapproché avec l'animal, on s'occupera de lui de A à Z au quotidien. En plus des patrouilles, nous soignerons leurs petits bobos, leur donnerons à manger, les laverons», précise Stéphanie.

Enfin, petite précision : que les joggeurs des berges se rassurent. Leur parcours ne sera pas semé d'embûches malodorantes. Les chevaux se promèneront avec leurs petites sacoches. Dès qu'ils lèveront la queue, leurs écuyers s'empresseront de nettoyer les paquets-surprise laissés sur le bitume...