L'été dernier, Nabil Fekir devait démarrer sa deuxième saison avec le groupe professionnel de l'OL en tant que troisième meneur de jeu de l'équipe, derrière Clément Grenier et Yoann Gourcuff. Six mois plus tard, celui-ci est devenu le troisième joueur le plus prolifique du championnat, avec 9 buts et 6 passes décisives. Le tout en tant qu'attaquant axial, aux côtés du meilleur buteur de L1 Alexandre Lacazette.

Une sacrée trajectoire pour ce dribbleur patenté qui a déjà multiplié par plus de trois son nombre de minutes disputées (1.720 contre 544) par rapport à la saison passée avec Rémi Garde. Comment ce joueur de seulement 21 ans peut-il vivre ce changement de statut en affichant une telle décontraction?

«Il a été obligé de se forger une petite carapace»

«Je pense que c'est sa nature, explique son entraîneur Hubert Fournier. Mais on ne va pas se le cacher, il est différent aujourd'hui. Il a été obligé de se forger une petite carapace pour éviter d'être trop perturbé par l'environnement médiatique qui a évolué autour de lui.»

Cela est notamment dû au mystère entourant son choix de sélection, entre l'équipe de France et celle d'Algérie. «Ce sera son choix personnel et on le respectera. On peut seulement donner notre avis», glisse à ce sujet Hubert Fournier.

«Son insouciance lui permet de rester dans sa bulle»

Son président Jean-Michel Aulas avait adopté une toute autre posture il y a près d'un mois: «Je sais que Didier Deschamps n'aime pas trop qu'on lui donne des consignes. Mais si j'étais à sa place, je me rapprocherais rapidement de Nabil Fekir».

Le joueur devrait annoncer son choix en mars et il ne semble pas souffrir de l'impact majeur de cette décision sur sa jeune carrière, comme en attestent ses bons matchs à Monaco (0-0) puis contre Nantes (1-0).

«Il savait qu'il aurait un choix à faire, évoque son partenaire à lyonnais Henri Bedimo. S'il a toujours été performant jusque-là, c'est la preuve que ce n'est pas quelque chose qui le perturbe. Son insouciance lui permet de rester dans sa bulle.» Actuel leader de L1 avant son déplacement samedi (16h) à Lille, l'OL ne s'en plaindra pas...