QUAIS DU POLARLyon: Qui sont ces femmes, nouvelles reines du polar?

Lyon: Qui sont ces femmes, nouvelles reines du polar?

QUAIS DU POLARL'édition 2015 du festival Quais du Polar, faisant la part belle aux nouveaux auteurs féminins, a été présentée ce mercredi matin à Lyon...
Caroline Girardon

Caroline Girardon

C'est ce qui s'appelle un coup de maître. Un premier livre et les voilà propulsées dans la cour des grands. Kishwar Desai, Attica Locke, Sandrine Colette ou encore Emiliy St John Mandel... Leurs noms ne vous évoquent peut-être rien mais leur talent leur a permis de taper immédiatement dans l'œil des éditeurs et des libraires.

En moins de cinq ans, elles ont su prendre les commandes, incarnant une nouvelle génération d'auteurs féminins, désormais incontournables. Toutes seront à Lyon à la fin du mois de mars, invitées par le festival Quais du Polar.

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«Elles montrent que le roman polar n'est plus l'apanage des hommes comme cela a été le cas pendant très longtemps, indique Olivia Castillon, attachée de presse du festival. Elles ont une voix à faire entendre.»

A commencer par Kishwar Desai, ancienne journaliste indienne dont les romans drôles et pamphlétaires sont essentiellement consacrés à la condition des femmes dans son pays. Son premier Témoin de la Nuit, a été traduit en plus de 25 langues.

«Elles ont su renouveler les codes du polar»

La Russe Yana Vagner a marqué les esprits d'entrée de jeu avec Vongozero, retraçant la survie d'une femme au cœur d'une Russie, dévastée par un virus qui décime la population. Quant à Elsa Marpeau, elle s'attaque à la tonte de la honte dans son dernier ouvrage Et ils oublieront la colère.

Esclavagisme, fin du monde, avortement forcé, les thèmes abordés sont souvent «très forts». «Elles ont une vraie qualité de plume, égale à celles des hommes», note Olivia Castillon.

«Ces jeunes femmes ont su renouveler les codes du genre, poursuit Hélène Fischbach, directrice artistique du festival. Il est assez rare d'avoir le point de vue d'une femme dans un polar. Elles sont souvent soit les victimes, soit des pin-up. Avec ces auteurs-là, la femme prend toute sa place en contrôlant les choses de façon très forte». Et de conclure : «Ce n'est pas fini. On va continuer d'en entendre parler...»