Ain: Une mère jugée pour avoir noyé et congelé ses deux bébés
JUSTICE•La jeune femme, récidiviste, avait déjà été condamnée pour les mêmes faits en 2005. Le procès s'ouvrira vendredi à Bourg-en-Bresse...C.G. avec AFP
Cela faisait à peine dix mois qu'elle était sortie de prison. Condamnée une première fois à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son nouveau-né dont elle avait accouché dans les toilettes en 2002. Moins d'un an après avoir retrouvé le grand air, Audrey Chabot a recommencé.
Début 2011, elle tombe enceinte une première fois. Puis une deuxième fois, un an plus tard. Un garçon à chaque fois, qu'elle va noyer dans le bac à douche avant de le placer dans le congélateur de son modeste appartement à Ambérieu (Ain), sans en toucher un mot à son compagnon; le père des enfants. C'est lui qui découvrira les corps des nourrissons en mars 2013.
>>> Lire notre reportage à l'époque des faits
Vendredi, Audrey Chabot, âgée de 34 ans, sera à nouveau présentée devant les Assises de l'Ain afin de s'expliquer sur son geste.«Elle s'est dit qu'elle n'avait pas le droit d'être mère, car elle avait tué son premier enfant et elle a caché sa grossesse au père du bébé parce qu'elle pensait que si elle le lui révélait, il la quitterait», argumente son avocat, Me Jean-François Canis, du barreau de Clermont-Ferrand.
>>> Retour sur l'affaire qui a éclaté en mars 2013
Ecrouée aujourd'hui à la maison d’arrêt de Corbas, la trentenaire, sous antidépresseurs, dit «regretter son geste» et «a l'intention de dire la vérité» aux jurés, selon son défenseur.
Pas moins de onze experts, dont six psychologues et psychiatres, ont été cités à comparaître par le ministère public. Des psychiatres qui la décrivent comme une femme «d'intelligence normale», présentant une «altération du discernement» mais «pas de maladie psychiatrique».
Déni de grossesse?
Lors de son premier procès, son avocate d'alors, Me Cécile Berton, avait plaidé le déni de grossesse. Mais a confié par la suite : «On était avant l'affaire Courjault, et un expert psychiatre m'avait expliqué qu'on ne pouvait pas invoquer le déni de grossesse pour une femme ayant déjà eu un enfant». Car Audrey Chabot est mère d'un adolescent, aujourd'hui âgé de 15 ans.