FAITS DIVERSLyon : Une avocate radiée pour des surfacturations évaluées à 1 million d'euros

Lyon : Une avocate radiée pour des surfacturations évaluées à 1 million d'euros

FAITS DIVERSElle réclamait des honoraires totalement démesurés...
Elisa Frisullo

E.F.

Il est peu banal de voir un avocat finir dans la rubrique Faits Divers. Le 10 février, le conseil régional de discipline a prononcé la radiation d'une avocate lyonnaise pour «manquement à l'honneur et la probité», révèle ce lundi Le Progrès. L'affaire remonte à l'été 2013 lorsque l'un des clients de cette femme de loi se plaint auprès du bâtonnier du barreau de Lyon des honoraires réclamés par l'avocate.

De banales affaires facturées vingt à trente le prix habituel

La somme en question est démesurée. Si bien que le bâtonnier impose à la jeune femme la restitution immédiate des honoraires perçus. Mais l'affaire ne s'arrête pas là, car bientôt d'autres clients alertent le barreau de Lyon de dérives similaires. L'avocate, spécialisée en droit de la famille et en fonction depuis une dizaine d'années seulement, aurait facturé 20 à 30 fois plus cher que les tarifs habituels son intervention dans des affaires courantes de divorce, de succession ou de garde d'enfants.

De graves dérives dont la trace a pu être retrouvée dans le cadre d'une enquête de déontologie et comptabilité menée par l'ordre des avocats. Certains dossiers étaient facturés entre 80.000 euros et 300.000 euros, selon le quotidien régional.

«Abolition du discernement»

Malgré ces surfacturations, évaluées à près d'un million d'euros, le cabinet lyonnais a été placé en liquidation en juin 2014, l'avocate ayant mené son activité à la dérive en multipliant les achats de vêtements et bijoux hors de prix.

Devant le conseil de discipline, l'un des défenseurs de la jeune avocate a souligné son irresponsabilité, en s'appuyant sur une expertise psychiatrique faisant étant «d'une abolition de son discernement».

L'avocate, à l'encontre de laquelle une information judiciaire aurait également été ouverte pour «escroqueries», a jusqu'au 10 mars pour faire appel de sa radiation.