JUSTICELyon: 5 ans de prison requis en appel contre deux skins qui avaient agressé un couple d'extrême gauche

Lyon: 5 ans de prison requis en appel contre deux skins qui avaient agressé un couple d'extrême gauche

JUSTICELa même peine avait été demandée en première instance...
Le nouveau palais de justice de Lyon, le 14 juin 2011. CYRIL VILLEMAIN/20 MINUTES
Le nouveau palais de justice de Lyon, le 14 juin 2011. CYRIL VILLEMAIN/20 MINUTES - C. VILLEMAIN / 20 MINUTES
Caroline Girardon

C.G. avec AFP

«Une violence d'une rare sauvagerie», «une haine envers l'autre qui ne peut pas penser différemment». Au moment du réquisitoire, Alexandrine Lenoir n'a pas mâché ses mots. L'avocate générale de la cour d'appel de Lyon a demandé mardi 5 ans de prison ferme à l'encontre de deux skinheads, jugés pour avoir passé à tabac un jeune couple à Villeurbanne en 2011, au seul motif d'une appartenance à l'extrême gauche.

En première instance, les deux amis avaient écopé de 5 ans de prison avant de faire appel. Ils avaient comparu aux côtés de six autres complices, qui avaient été condamnés à des peines moins lourdes (allant de trois ans ferme à 12 mois avec sursis) mais qui n'ont pas interjeté de ces décisions.

«Indéniable pour toute leur vie»

A la barre, Malko Chatain, 25 ans, et Anthony Tracanelli, 24 ans, accusés d'être les instigateurs de ce passage à tabac, font profil bas. En face, l'avocate générale évoque «les coups de pied, de ceinturon et de battes de base-ball», assenés à ce couple qui sortait d'un concert et qui s'apprêtait à rentrer chez lui.

Durant ces «40 secondes de passage à tabac (...) ils ont eu la peur de mourir, c'est indélébile pour toute leur vie, lance la magistrate Mme Lenoir. C'était prémédité, on avait l'intention d'en découdre, on est parti avec des armes».

Des accusés qui nient

«J'ai presque tout vu, mais je n'ai pas participé», répond Chatain, nettement moins arrogant qu'en première instance. «Quand ça s'est passé, j'ai paniqué et je suis monté dans mon véhicule», assure pour sa part Tracanelli.

Pour la défense, l'accusation ne repose sur «aucun élément à charge sérieux». La cour a mis sa décision en délibéré au 17 mars.