Lyon: La situation du Boscolo tourne au fiasco

Lyon: La situation du Boscolo tourne au fiasco

ECONOMIELe Grand Hôtel de la rue Grolée est fermé depuis le 23 décembre pour des raisons de sécurité. Les travaux de rénovation, engagés il y a deux ans, n'ont jamais été effectués...
Caroline Girardon

Caroline Girardon

Depuis deux ans: le même spectacle. D'imposants échafaudages entourent les façades du Grand Hôtel Boscolo de Lyon sans que les travaux n'avancent ou...presque. L'établissement, quatre étoiles, situé en plein cœur du quartier Grolée, est aujourd'hui en arrêt d'exploitation, fermé au public depuis le 23 décembre pour des raisons de sécurité.

En cause: l'étanchéité de la toiture, quasiment à ciel ouvert. D'importants problèmes d'infiltration avaient déjà obligé le personnel à fermer les deux derniers étages depuis plusieurs mois.

Le chantier suspendu depuis 18 mois

«Tant que les travaux ne seront pas repris et l'édifice sécurisé, l'hôtel ne rouvrira pas», annonce Denis Broliquier, le maire du deuxième arrondissement. Or c'est bien là le problème. Le chantier de rénovation, entamé il y a deux ans, a subitement été interrompu six mois plus tard pour non-conformité́ du permis de construire; la famille italienne Boscolo ayant fait preuve d'une étonnante légèreté.

La raison officielle avancée par les propriétaires est pourtant tout autre. «Ils nous ont expliqué que certains membres étaient en désaccord sur le fait de conserver l'hôtel et donc de le rénover», raconte Denis Broliquier. Les seize salariés sont eux, dépités.

Aucune nouvelle des propriétaires

«On n'a plus le droit de pénétrer dans l'hôtel. On continue d'être payés mais on reste chez nous, témoigne l'un d'entre eux. On ne peut pas travailler ailleurs car nous avons une clause de non-concurrence nous l'interdisant».

Et d'ajouter: «Nous n'avons jamais eu de nouvelles du groupe depuis des mois. On se sent complètement abandonnés. On a l'impression de s'être faits berner». Chômage partiel ou licenciement, les salariés qui ont saisi la Direccte, devraient être fixés sur le sort d'ici 10 jours.

Un quartier à l'abandon

«C'est une pierre de plus dans le fiasco de Grolée, regrette Denis Broliquier. Ce quartier est à l'abandon depuis dix ans. Il a beaucoup perdu de sa commercialité. Le Boscolo était l'un des seuls établissements encore vivants. Alors si l'on commence à fermer des hôtels, on va continuer d'enfoncer Grolée».