TRANSPORTSLyon: Les élus montent au créneau contre le tracé du futur contournement ferroviaire

Lyon: Les élus montent au créneau contre le tracé du futur contournement ferroviaire

TRANSPORTSLa phase de consultation, lancée par le Préfet et boycottée par de nombreuses communes du sud de l'agglomération, s'achève mardi 6 janvier...
Capture d'écran de la vidéo du départ complet du premier train de fret de 1.500 mètres de long à Sibelin (Rhône)
Capture d'écran de la vidéo du départ complet du premier train de fret de 1.500 mètres de long à Sibelin (Rhône) - Youtube
Caroline Girardon

Caroline Girardon

Une erreur de plus? Ou un projet qui va tout révolutionner? Le tracé de la partie sud du futur contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise suscite de nombreuses crispations. A commencer par les élus des communes concernées, qui ont décidé de boycotter la consultation, lancée par le Préfet du Rhône, se clôturant mardi 6 janvier.

A la veille de la date butoir, ces derniers ont manifesté symboliquement devant la Préfecture, brûlant des dossiers et des bidons en plastique. «C'est une façon de dire que cette consultation est bidon, que nous sommes dans un déni de démocratie», lance Gilbert Bernachon, le vice-président de l'association Fracture (fédération régionale des associations contre le train en zone urbaine pour le respect de l'environnement).

«300 trains par jour»

Faisant partie des grands projets ferroviaires nationaux, le Contournement Ferroviaire de l’Agglomération Lyonnaise, qui est prévu essentiellement pour le transport de marchandise, notamment de matières dangereuses, devrait traverser les communes de l'Est lyonnais, le Val d'Ozon pour aller jusqu'à Vienne.

«Le tracé élaboré il y a de nombreuses années est dangereux, poursuit Georges Fenech, député UMP de la 11e circonscription du Rhône. Les villages se sont fortement urbanisés. La situation n'est plus la même qu'il y a 25 ans. 300.000 habitants vont être directement impactés par le passage d'environ 300 trains chaque jour. Le tracé qui va passer au pied des vignes de Côte Rôtie, risque également d'impacter fortement la filière viticole.» D'autant, renchérit Erwann Binet, député PS de l'Isère, que «cela va conduire au gel de fonciers considérables».

«La même erreur que le tunnel de Fourvière»

«Il est nécessaire de faire ce contournement afin de transférer les milliers de poids lourds sur les rails. Il est important de ne pas construire d'autoroute supplémentaire ou de faire passer l'autoroute A7 à cinq voies, explique Jean-Charles Kohlhaas, conseiller régional Vert. Mais la solution aurait été de suivre le tracé actuel de la LGV (ligne à grande vitesse)».

Pour Thierry Kovacs, le maire UMP de Vienne, ce tracé est d'emblée hors sujet. «La plupart des entreprises se désengagent aujourd'hui du fret ferroviaire. Qu'en sera-t-il dans 30 ans? On est en train de faire la même erreur qu'avec le tracé du tunnel de Fourvière!»

Ségolène Royal comme planche de salut

Les élus, de droite et de gauche, espèrent désormais obtenir un rendez-vous auprès de Ségolène Royal, ministre de l'écologie et du développement durable. «Elle est notre seule planche de salut», estime Gilbert Bernachon, précisant qu'il est «urgent d'agir» même si le projet ne devrait pas aboutir avant 2040 voire 2050.

«C'est une décision politique. Il faut la faire tomber en étant convaincants, lance Georges Fenech. Il y a bien des aéroports qui ne font plus...»