Lyon: Saint-Exupéry veut devenir le deuxième aéroport de France
TRANSPORTS•La première pierre de son futur terminal 1 a été posée ce vendredi. A terme, l'aéroport devrait doubler sa capacité d'accueil...C.G. avec AFP
Petit à petit l'oiseau fait son nid. L'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, souvent comparé à un volatile en raison de son architecture, étend ses ailes. Ce vendredi, la première pierre de son futur terminal 1 a été posée. Un chantier de 180 millions d'euros. L'objectif: devenir dans les vingt à venir, la deuxième porte d'entrée aéroportuaire de France après Paris.
Ce nouvel édifice, qui s'étendra sur 70.000m², devrait être opérationnel d'ici deux ans. Il permettra à terme de doubler les capacités d'accueil de Saint-Exupéry qui ambitionne d'attirer 15 millions de passagers par an. Il devrait également l'aider à regrimper dans la hiérarchie des aéroports français. Car aujourd'hui, Lyon se classe quatrième, très loin derrière Roissy et Orly, totalisant 90 millions de passagers, et Nice (11,5 millions de passagers).
Accroître le marché des low-cost
«Cette extension vise à accroître, d'ici 2020, de 25% à 40% les parts de marché des compagnies low-cost qui domineront le court et le moyen-courrier en Europe», souligne Philippe Bernand, président du directoire d'Aéroports de Lyon.
L'aéroport de Lyon, qui travaille notamment à de nouvelles dessertes vers l'Asie, s'est associé à celui de Nice pour réclamer davantage de droits de trafic à l'Etat, enclin à protéger Air France dont le trafic a chuté de 11% par rapport à 2013. La semaine dernière, les principaux décideurs économiques ont lancé une pétition pour que la ligne Lyon-Dubaï puisse fonctionner 7 jours sur 7.
«Nous demandons 50 à 60.000 offres de sièges en plus à Emirates, explique Philippe Bernand. Comparé aux 28 millions de sièges qui sont offerts à Air France pour les longs courriers, on ne va pas mettre en péril l'activité de la compagnie».
«Hub secondaire»
Ce projet de faire de «Saintex» un hub européen semble quelque peu utopique pour Yves Crozet, membre du Laboratoire d'économie des transports. «Lyon joue le rôle de hub secondaire. Ce n'est pas la peine de rêver un jour qu'on va faire de Lyon un hub mondial, estime-t-il. A 150 km vous avez l'aéroport de Genève, qui fait 12 millions de passagers. Vous avez ensuite Paris avec un TGV qui y va directement» . Et de poursuivre : «Lyon a besoin d'investir pour développer son trafic car les aéroports de Genève et Marseille les poussent, mais cela restera un aéroport de second rang».