Les radars «Double face» déjà sur les routes
SECURITE•L'expérience a débuté vendredi dans le Rhône. C'est une première en France...Caroline Girardon
Flashé, non pas une fois, mais deux ! Le département du Rhône a été choisi pour tester en premier, les radars «double face». Un équipement qui détecte et photographie de face mais aussi de l'arrière les véhicules en excès de vitesse.
L'expérimentation a débuté ce vendredi avec l'installation d'un modèle à Feyzin sur la départementale D301; plus précisément sur la bretelle d'accès à l'A7 dans le sens Lyon-Marseille. Une portion où la vitesse est limitée à 50km/h.
38% des images non-exploitables
«Aujourd'hui, environ 38% des images ne sont pas exploitables. Ce qui contribue à laisser dans l'impunité un certain nombre d'infractionnistes parce que leur plaque minéralogique n'a pu être lue, argumente la Sécurité Routière. En flashant par l'avant et l'arrière, le taux d'élucidation des infractions sera amélioré.»
Une façon également de dissuader les petits malins prétextant qu'ils n'étaient pas au volant de leur véhicule le jour de l'infraction. Car l'appareil sera désormais en mesure de fournir une photo précise du conducteur.
Aucun PV pendant les tests
Aucun procès-verbal ne sera dressé pendant l'expérimentation, assure la Sécurité routière, «ce matériel n'étant pas homologué». Après Feyzin, le radar sera testé sur la route départementale 6 à Lacanau en Gironde, à partir de janvier 2015. Parallèlement, un second modèle à double cabine (qui flashera simultanément à l'avant et à l'arrière) sera déployé à Saint-Laurent d'Arce (Gironde) et à Nice (Alpes-Maritimes). «Si les résultats de l'expérimentation s'avèrent concluants, un marché de déploiement pourrait être lancé en 2016», affirme la Sécurité routière.
Déjà les voix s'élèvent pour dénoncer ce type de dispositif. «Installer de nouveaux radars ne servirait qu'à renflouer une fois de plus les caisses de l'Etat», s'agace l'association «40 millions d'automobilistes» dans un communiqué.
«Plus de forces de l'ordre»
«Il faut d'avantage de présence des forces de l'ordre sur la route pour déceler les comportements dangereux. Ce qu'une machine ne pourra jamais faire, déclare Daniel Quéro, président de l'association. Si la Sécurité routière voulait réellement réduire le nombre de décès sur les routes, elle se pencherait davantage sur les premières causes de mortalité, qui sont l'alcoolémie et la somnolence au volant».
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