ASSE-OL: Ils se souviennent de leurs derbys
FOOTBALL•Des anciens joueurs racontent des anecdotes des matchs Saint-Etienne-Lyon...Propos recueillis par Cyrille Pac
Après Robert Nouzaret, Christian Sarramagna et Sidney Govou, d’autres acteurs des derbys racontent leurs ASSE-OL.
Grégory Coupet (ancien Vert de 93 à 97, ex-Lyonnais de 97 à 2008): «J’ai la fierté de ne pas avoir perdu un seul derby quand j’étais à Lyon. C’était important pour moi car cela préservait ma sœur qui habitait à Saint-Etienne. Il y avait une telle animosité autour de ces matchs, j’adorais cela, ça me nourrissait! Tout était décuplé, le kiné à Lyon était toujours remonté, il avait une telle envie de gagner ce match! On nous en parlait des semaines auparavant, il y avait comme un compte à rebours. Je me souviens aussi des derniers entraînements avant derby, quand les supporters venaient nous voir. Ils étaient à fond. On avait la crainte de passer à côté mais cela se transformait en pression positive. On n’avait jamais peur. Le président n’avait pas besoin d’en rajouter, au contraire, il était un canalisateur. Et il s’occupait des médias (rire).»
Raymond Domenech (ex-joueur lyonnais de 70 à 77 et entraîneur de 88 à 93): «En Coupe de France, un jour (1971, victoire de l’OL 3-0, ndlr), Salif Keita s’était mis du coton sous sa tenue au niveau des épaules et le long des mollets pour paraître plus costaud! Cela traduit bien l’esprit de ces derbys où il fallait toujours impressionner l’autre. Mais, finalement, il n’a pas osé entrer dans la surface de réparation de toute la rencontre (rires), Jean Baeza avait décidé de se charger de lui! Il nous avait chambrés après le match aller (gagné par Saint-Etienne 2-0, ndlr). Voici la morale: on ne chambre pas après le match aller, on attend le retour!»
Stéphane Santini (ancien Vert de 92 à 97): «Comme joueur, trois derbys m’ont marqué, dont celui que nous avions gagné 3-0 (en 1994) et celui où Ludo (Giuly, que Santini dirige aujourd’hui à Chasselay, ndlr) marque contre nous (1-1 en 96). Jean-Philippe Séchet avait marqué d’un ciseau retourné. Le dernier est un déplacement à Lyon que nous avions entièrement fait sous escorte policière. Aujourd’hui, à Chasselay, à l’approche des derbys, on se chambre avec Genet et Giuly (deux anciens Lyonnais). Ce sont de gros chambreurs, eux! Mon père (Jacques) est forcément partagé. Il a été connu comme joueur à Saint-Etienne et reconnu comme entraîneur à Lyon…»
Philippe Violeau (ancien Lyonnais de 1997 à 2003): «C’est peut-être moins fort à vivre pour les joueurs qui ne sont pas issus de la région, mais je peux vous assurer que, en signant à Lyon, on nous mettait vite au courant! Mes voisins, par exemple, accrochaient un drapeau aux couleurs de l’OL à leurs fenêtres les jours de derbys alors qu’ils ne le faisaient pas pour les autres matches. On savait que c’était le match à ne pas perdre.»