Villeurbanne en pointe sur la limitation de la publicité urbaine
PUBLICITE•Une décennie avant la décision de Grenoble de supprimer la publicité urbaine, le maire de Villeurbanne a voulu réduire la place de la pub dans la ville...Nicolas Vaux-Montagny
«La position de Grenoble est une position d'affichage», considère le maire socialiste de Villeurbanne Jean-Paul Bret, dont la ville a diminué par quatre la surface publicitaire depuis 10 ans «sans tambour ni trompette».
Ce week-end, la municipalité grenobloise a décidé de ne pas renouveler son contrat avec l'entreprise de mobilier urbain JC Decaux, «une première européenne pour une grande ville», se targue le maire écologiste Eric Piolle. 326 panneaux devraient être démontés dans les mois à venir, remplacés par une cinquantaine d'arbres.
A Villeurbanne, «on est passé de 600 panneaux en 2004 à 190 aujourd'hui et on a interdit les 4 mètres par 3, soit 12 mètres carrés en les limitant à 8 mètres carrés», se réjouit Jean-Paul Bret pour qui la surface publicitaire dans sa ville est «quatre fois moindre» qu'il y a dix ans.
Deux ans de concertation
Le maire villeurbannais sait qu'une telle intention «suppose de la concertation». Les panneaux publicitaires avaient poussé de manière anarchique et la ville de Villeurbanne avait l'intention de s'en débarrasser. «Il nous a fallu plus de deux ans entre le début du processus et les premiers résultats en faisant preuve de pugnacité et de patience pour éviter tout contentieux», précise Jean-Paul Bret.
«Pour faire cela, il faut passer par le règlement local de publicité et il ne suffit pas de dire 'on change tout' , il faut être en concertation avec la préfecture, négocier à travers une commission où sont présents les annonceurs, les publicitaires», détaille-t-il.
Tout comme Grenoble, Villeurbanne ne gère pas l'ensemble de la publicité urbaine sur ton territoire. Une partie est dévolue au Grand Lyon, comme les abribus ou les stations de Vélo'v.
Le maire de Grenoble affirme que sa ville perdra 150.000 euros par an en supprimant un contrat qui lui en rapportait 600.000. A partir de son expérience, Jean-Paul Bret parle d'une perte budgétaire «importante» pour sa ville «de l'ordre de 100.000 à 200.000 euros annuels».
«Nous avions donné l'exemple en dénonçant les contrats pour des panneaux publicitaires qui étaient sur des bâtiments municipaux», se rappelle le maire pour qui «sa ville est en pointe là-dessus».