Loin de l’effervescence olympique, Jean-Frédéric Chapuis prépare une nouvelle saison dans la quiétude hivernale de la Suède. Neuf mois après avoir conquis l’or et partagé le podium à Sotchi avec ses compatriotes Arnaud Bovolenta et Jonathan Midol, le champion de ski cross a retrouvé les pistes et son statut de favori. Si une blessure a handicapé sa préparation, il reste tout de même l’homme à faire chuter et ses ambitions demeurent intactes.

«J’ai repris l’entraînement trop vite et trop fort après les Jeux Olympiques, confie-t-il à 20 Minutes. Je me suis blessé au genou. Je ressens encore quelques douleurs. Mais je reste sur deux bonnes saisons [champion du monde et champion olympique], on attend donc plus de moi. Beaucoup pensent même que je vais forcément gagner mais ce n’est pas évident.»

Les douleurs au genou ne l’ont toutefois pas empêché de se rendre en Suède ces derniers jours avec les autres membres de l’équipe de France. En compagnie de ses rivaux scandinaves, la dream team française a affiné sa préparation. «On a effectué les derniers réglages en profitant de bonnes conditions d’entraînement. Là, au milieu de la Suède, il fait froid et la neige y est abondante. Je cherche encore les bonnes sensations sur les skis, j’essaie d’être le plus régulier possible.»

« Je suis motivé pour Val Thorens »

Porte-drapeau de sa discipline, le jeune (25 ans) champion ne prépare pas seulement la Coupe du monde. Il vise également les épreuves de Val Thorens qui auront lieu du 9 au 13 décembre. Deux étapes de ski-cross y sont en effet prévues, chez lui, sur les pentes qui l’ont vu naître ou presque… «Je suis motivé, s’exclame-t-il ainsi, j’habite "Val Tho". Au départ, je visais le podium en Coupe du monde et une médaille aux Championnats du monde. Mais après trois mois de blessure, je veux d’abord revenir le plus tôt possible. En ski-cross, tout peut arriver. Et disputer des épreuves de Coupe du monde en France est important pour nous car l’événement sera médiatisé. Cela me demandera beaucoup d’énergie car j’aurai de nombreuses demandes et beaucoup de pression. Mais cela me fera une bonne préparation pour les grandes échéances.»

Avec les autres membres de l’équipe de France, Chapuis veut donc surfer sur la bosse de Sotchi qui a propulsé sa discipline sous les feux des médias. « Le triplé a aidé mettre le ski-cross en valeur, reconnaît-il. Avant, les gens ne connaissaient pas ce sport. Maintenant, ils nous disent qu’ils nous ont vus à la télévision. » Et les épreuves de Val Thorens peuvent permettre de prolonger la nouvelle popularité de son sport.