ECONOMIELyon: La Fête des lumières monnaie désormais son savoir-faire

Lyon: La Fête des lumières monnaie désormais son savoir-faire

ECONOMIEL'argent généré par le 8 décembre permet de financer une partie des spectacles d'une année sur l'autre...
Caroline Girardon

Caroline Girardon

Les plus sceptiques aiment dire que «la Vierge va aller à Dubaï». Depuis quelques années, ce n'est plus un secret pour personne, la Fête des lumières s'exporte plutôt bien à l'étranger. Jusque-là, la ville avait toujours distillé ses conseils gracieusement, donnant un coup de main aux villes «partenaires». Mais depuis deux ans, les choses ont quelque peu changé.

«Nous avons à Lyon un savoir-faire unique en la matière. Il n'y a pas de raison que nous ne le monnayons pas à l'international, explique Jean-François Zurawik, directeur des événements à la ville de Lyon. Nous serions vraiment stupides de ne pas le faire». De plus en plus sollicités, les organisateurs de l'événement facturent désormais leurs services à l'étranger ou même en France. Une activité qui peut s'avérer parfois relativement lucrative.

Jusqu'à 150.000 euros la prestation

«Les missions sont très variables», poursuit Jean-François Zurawik. La station des Menuires qui souhaite réaliser un spectacle son et lumière pour ses 50 ans, devra débourser entre 4.000 et 5.000 euros. L'équipe de la Fête des lumières a été sollicitée pour cadrer le cahier des charges et lancer la consultation auprès des artistes avec lesquels elle travaille. Mais pour d'autres prestations, la facture peut dépasser les 150.000 euros.

«Ce fût le cas à Dubaï, où on a été chargé de programmer une manifestation avec plus de 30 installations différentes dans le quartier Downtown», précise Jean-François Zurawik. Une prestation qui a permis de mettre du beurre dans les épinards. «L'argent généré nous a permis de financer la totalité du spectacle de l'an dernier sur la place des Terreaux et la moitié de celui qui était visible sur la place Bellecour

«Garder notre culture»

«Peu de collectivités sont aujourd'hui capables de générer des ressources par rapport à un événement», note Georges Képénékian, adjoint, en charge de la culture. La ville de Lyon qui débourse environ 1,3 million d'euros chaque année pour la Fête des lumières (l'autre moitié est financée par des mécènes) récupérerait ainsi presque 10% de ses dépenses. Mais pour l'élu, pas question pour autant de vendre son âme au diable.

«La vocation n'est pas d'essaimer la Fête des lumières dans le monde entier. Elle ne deviendra pas une franchise. On ne répondra pas à toutes les demandes. Mais notre savoir-faire mérite d'être valorisé». «Soyez rassurés, la Vierge ne va pas aller à Dubaï, sourit Jean-François Zurawik. On garde notre culture.»